La flambée actuelle des prix de la pomme de terre sur le marché “sera atténuée” dès l'entrée de la production de la saison en avril prochain, a indiqué hier à Alger le secrétaire général au ministère de l'Agriculture et de Développement rural, M. Sid-Ahmed Ferroukhi. “Je tiens à préciser qu'avec l'entrée de la production de la pomme de terre de la saison en avril, la situation sera atténuée et les prix seront revus à la baisse”, a indiqué M. Ferroukhi à la Radio nationale. Le prix de ce produit de première nécessité a connu une hausse importante atteignant 70 DA le kilo dans certains marchés de la capitale, constate-t-on. Outre les fortes pluies ayant empêché les agriculteurs de récolter leur production à temps, cette hausse est due aussi au fait que “le produit vendu sur le marché est issu de la période d'arrière-saison”, explique-t-il. “Ce qui est sûr, c'est que la grande partie de la production se fait pendant la saison et nous avons la période d'arrière-saison qui constitue un tiers ou un peu plus de la production”, a-t-il ajouté. “Le niveau actuel des prix devrait se situer un peu plus bas, mais on ne peut pas considérer qu'un produit hors saison ait le même prix que celui de sa saison”, a ajouté ce responsable. Les plantations d'arrière-saison sont estimées entre 30 000 et 35 000 hectares alors que “nous devrions avoir une superficie plus importante”, a-t-il considéré. Il est nécessaire également de “développer des variétés qui permettent d'intensifier la production : c'est la meilleure réponse qu'on peut apporter à des marchés qui fonctionnent sur des flux tendus”, a assuré le même responsable. À cet effet, le ministère compte passer à une production de 40 millions de quintaux au moins par an afin de permettre de développer, pendant l'arrière-saison, un système de stockage de la pomme de terre comme celui de la saison. Questionné sur le rôle du Système de régulation des produits de large consommation (Syrpalac), M. Ferroukhi a souligné que si ce dernier devait permettre au marché de répondre aux besoins de la population, il y a aussi le fait que “nous avons une agriculture qui, aujourd'hui, n'arrive pas à répondre aux besoins de la population et ne parvient pas à être au niveau des défis que nous avons, une situation née des processus que nous avons mis en place depuis 20 ans”, a-t-il observé. Il a rappelé, dans ce sens, que “la mise en place de ce système en juillet dernier a permis de réaliser des excédents de production pendant la saison tout en empêchant les prix de s'effondrer, et a aidé les agriculteurs à reconduire en arrière-saison”, ce qui est consommé actuellement. Le dispositif a ainsi permis de stocker, jusqu'à fin décembre 2008, une quantité de 120 000 tonnes de pomme de terre. Concernant les capacités de stockage, M. Ferroukhi a indiqué qu'elles sont estimées à près de 2 millions de m3, soit l'équivalent de 700 000 tonnes de pommes de terre en ajoutant que les pouvoirs publics ont décidé, dans le cadre de la nouvelle politique agricole, de récupérer les moyens du froid détenus par l'ex-Onafla et l'ex-Onapsa, évalués à près de 300 000 m3.