Le cycle de renouvellement des instances sportives qui a débuté depuis un mois risque de ne rien apporter de nouveau à un sport qui a pourtant tant besoin d'un souffle à même de remettre la machine sur les rails. Les premières assemblées électives ne nous ont édifiés sur aucun signe de renouveau puisque la routine a pris le pas sur une opération qui aurait gagné à être mieux élaborée par le ministre de tutelle qui se trouve pris dans le piège des textes mis en place et surtout par le travail de sape engagé par plusieurs fédérations qui ont réussi « l'exploit » de faire le vide autour d'elles pour être assurées de décrocher autant de mandats qu'elles le désirent. Une situation agaçante pour l'opinion sportive qui ne s'attendait certainement pas à ce tour de passe, surtout après la débâcle et l'humiliation enregistrées par plusieurs disciplines sportives dans les compétitions internationales durant ces dernières saisons. La mémoire n'est pas courte et il est utile de rappeler qu'au lendemain des Jeux olympiques d'Athènes et le retour bredouille de nos sportifs, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer la régression de notre sport, et promesse fut faite pour redresser la situation. Cette même promesse fut renouvelée au lendemain de la défaite de l'équipe nationale de football face au Gabon, soit une déconvenue considérée comme la goutte qui fait déborder le vase. Dernièrement encore, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Abdelaziz Ziari, a souligné que « les fédérations sportives défaillantes seront désormais condamnées à partir, en application de la nouvelle politique prônée par son département ministériel ». Le ministre ira plus loin en disant qu'à l'avenir, « il faut mettre fin aux fonctions des fédérations défaillantes car nous ne tolérerons plus la continuité d'une politique stérile, ou la présence de celui qui a prouvé ses limites ». Le ministère est décidé à reprendre ses prérogatives notamment sur le plan juridique, organisationnel et du contrôle. Un rôle qui n'aurait jamais dû céder pour accomplir sa mission de régulateur, car l'avenir est déjà là et c'est aujourd'hui qu'il faut prendre les décisions les plus responsables pour éviter d'autres débâcles et d'autres humiliations. Les élections au niveau des instances sportives s'accélèrent sans regarder, sans faire leur autocritique au point où des bilans, moral et financier, pourtant catastrophiques, sont adoptés par des assemblées générales plus soucieuses de leur devenir, et par plusieurs endroits de leurs intérêts que de celui du sport. La commission nationale de suivi de ces élections qui a tenté de toucher du doigt certains problèmes s'est retrouvée prisonnière des textes en vigueur. Dès lors, le chemin est libre pour renouveler la médiocrité.