Le décès de Yasser Arafat a suscité moult réactions des dirigeants du monde entier. Le vice-président du Venezuela, José Vicente Rangel, a qualifié Arafat de l'un des héros de notre époque. « Le défunt fut un patriote incontestable et exemplaire et un homme dont l'image et l'action donnèrent une leçon en matière de loyauté aux principes et de défense de l'idéal de patrie », a déclaré dans un communiqué répercuté par l'APS le deuxième homme du gouvernement de Venezuela. Celui-ci a salué la mémoire de Arafat en axant sur sa capacité de sacrifice et sa détermination à construire un Etat palestinien souverain. Arafat, de l'avis du représentant vénézuélien, a su transmettre et renforcer le sentiment du courage et de la lutte au sein de tous « les hommes libres de la Terre ». « La Palestine est aujourd'hui une référence », dira-t-il en indiquant que le peuple palestinien a trouvé en Arafat non seulement un leader politique et un guide courageux, mais aussi une référence éthique, une volonté de se projeter dans le monde et de faire de la cause palestinienne une priorité pour parvenir à la paix dans la région. Le chef de l'Etat brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a exprimé, après la mort du président palestinien Yasser Arafat, sa « profonde tristesse ». Dans un message de condoléances, il a rendu un vibrant hommage au « leader historique de la lutte du peuple palestinien pour son autodétermination et son indépendance ». Le décès du président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat est considéré par le président cubain Fidel Castro comme « un coup dur pour le mouvement progressiste mondial ». La mort de Arafat, estime le Président cubain, est « une perte regrettable ». Dans son message de condoléances, le Président Castro a qualifié le dirigeant palestinien d'ami intime et un être exemplaire. De son côté, la Corée du Nord a décrété trois jours de deuil national en hommage à Yasser Arafat, l'« ami proche » du peuple nord-coréen, a rapporté hier l'agence officielle de presse KCNA. Cette dernière a ajouté que le Président palestinien est « le proche ami du peuple coréen, Yasser Arafat a visité la RPDC (Corée du Nord) six fois entre octobre 1981 et juin 1993, et il s'est vu décerner le titre de Héros de la RPDC au cours de sa première visite en Corée ». Le président russe Vladimir Poutine a indiqué, dans un message de condoléances, au secrétaire du comité central de l'OLP, au chef du gouvernement palestinien ainsi qu'au président de l'Autorité palestinienne par intérim que « Yasser Arafat restera un symbole pour le peuple palestinien » en soulignant le combat de Arafat pour la cause palestinienne et les efforts qu'il a consentis pour défendre le droit inaliénable du peuple palestinien à l'établissement d'un Etat palestinien indépendant. En outre, le président de la Banque mondiale, James Wolfensohn, a exprimé jeudi dernier, dans un message de condoléances à la famille du Président palestinien, ses « plus sincères » condoléances aux amis et collègues de Arafat qui l'ont accompagné durant toutes ces années turbulentes. « Nous allons poursuivre nos efforts pour soutenir l'administration palestinienne dans la mise en œuvre de programmes économiques, sociaux et culturels, qui serviront de base à la sécurité et à la paix de tous », a souligné Wolfensohn. « Si un Etat palestinien est aujourd'hui plus que jamais possible, c'est tout simplement grâce à Arafat. » Ces propos sont de M. Miguel Angel Moratinos, ministre espagnol des Affaires étrangères. « Nous avons passé de nombreuses, de très nombreuses heures ensemble au cours de l'histoire récente de la Palestine. C'était un homme chaleureux, comme le sont souvent les gens de cette région, sans distinction de race ni de culture », a soutenu le ministre espagnol. Par ailleurs, dès l'annonce de la mort du leader palestinien, la Tunisie a décidé un deuil de trois jours avec la mise en berne du drapeau à travers tout le territoire. Dans un message de condoléances adressé au président du Conseil législatif palestinien et président par intérim de l'Autorité nationale palestinienne, Rawhi Fettouh, le Président tunisien a déclaré avoir appris avec une profonde tristesse et une grande affliction le décès du leader, président de l'Etat de Palestine, président du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et président de l'Autorité nationale palestinienne. Le Président tunisien rappelle dans son message le combat mené par le président Arafat durant plusieurs décennies avec sagesse et un haut sens de la responsabilité, et ce, pour le recouvrement par le peuple palestinien frère de ses droits nationaux légitimes et l'édification d'un Etat indépendant sur son sol. Le porte-parole de la présidence de la République tunisienne a, de son côté, fait une déclaration dans laquelle il a indiqué que la Tunisie a appris avec douleur la disparition de Yasser Arafat. Le roi de Jordanie, Abdallah II, qui a pris part hier, au Caire, aux funérailles du président palestinien Yasser Arafat, décédé jeudi matin, a décrété un deuil de trois jours dans son royaume. Dans un communiqué rendu public jeudi matin, le cabinet royal jordanien a évoqué la lutte du président Arafat qui a consacré sa vie pour la défense de la cause palestinienne et des droits légitimes du peuple palestinien à même de concrétiser ses aspirations à l'établissement de son Etat indépendant sur son territoire national. Le Maroc, de même que les autres pays arabes, a présenté ses condoléances à la famille et aux amis de Arafat. Pour marquer leur présence et afficher leur solidarité, le Premier ministre marocain, plusieurs membres de son gouvernement et des centaines de citoyens se sont rendus au siège de la représentation de l'Autorité palestinienne à Rabat pour présenter leurs condoléances. En outre, en dépit de la rupture des relations diplomatiques entre le Koweït et la Syrie, les dirigeants ont présenté leurs condoléances au peuple palestinien. L'émir du Koweït, cheikh Jaber Al Ahmed Al Sabah, en rupture avec Yasser Arafat, a adressé hier ses condoléances au Président par intérim après la mort du chef historique des Palestiniens. Le Koweït, où Yasser Arafat avait vécu dans les années 1950 et où il avait fondé le mouvement Fatah, a qualifié le dirigeant palestinien de « traître » et l'a accusé de collaboration avec l'Irak durant ses sept mois d'occupation de l'émirat en 1990/91. Bachar Al Assad avait aussi présenté ses condoléances aux dirigeants palestiniens lors d'une cérémonie sous une tente dressée près de la mosquée Al Gala'a, où une prière de l'absent a été faite à la mémoire de Arafat. Rappelons que les relations entre la Syrie et le président de l'Autorité palestinienne étaient pratiquement rompues depuis plusieurs années à la suite de brouilles entre Arafat et le président Hafez Al Assad, père de l'actuel Président syrien, décédé en juin 2000. Cependant, depuis le retour de Yasser Arafat à Ghaza en 1994, diverses tentatives de réconciliation avec la Syrie avaient échoué. Le président érythréen Issaias Afeworki a exprimé son « chagrin » après le décès du dirigeant palestinien. Le président Issaias a exprimé à cette occasion sa « profonde sympathie et sa douleur au nom du peuple et du gouvernement érythréens », a indiqué un communiqué du ministère érythréen de l'Information. De son côté, l'Assemblée générale des Nations unies (ONU) a rendu jeudi dernier un hommage solennel à Yasser Arafat, qui fut, il y a trente ans, le premier représentant d'une organisation non gouvernementale à prononcer un discours devant elle. Alors que le drapeau de l'ONU était en berne en son siège new-yorkais, l'Assemblée générale a modifié son emploi du temps pour tenir une séance spéciale afin de marquer la disparition du dirigeant palestinien. A cet effet, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a, dans son intervention, salué la mémoire de Yasser Arafat pour « avoir persuadé son peuple d'accepter le principe d'une coexistence pacifique entre Israël et un futur Etat palestinien ».