La communauté internationale, qui reconnaît le combat mené par le défunt pour un Etat palestinien, souhaite la relance du processus de paix au Proche-Orient. C'est le monde entier qui s'incline devant la mémoire du leader palestinien. La mort de Arafat n'a laissé personne indifférent tant il est le symbole de la lutte du peuple palestinien. Son histoire se confond, incontestablement, avec celle de la cause de la Palestine. Amis et ennemis, lui reconnaissent aujourd'hui le parcours exemplaire de militant infatigable. Nelson Mandela dira de lui qu'il était “l'un des plus remarquables combattants de la liberté de cette génération, il a donné sa vie entière à la cause du peuple palestinien”. Le leader de la lutte contre l'Apartheid et ancien président de l'Afrique du Sud affirme éprouver une grande tristesse. Yasser Arafat est parti “sans avoir réalisé son rêve de voir naître un Etat palestinien”. De l'autre côté de l'Atlantique, c'est Fidel Castro, “ami intime” du défunt qui se trouve affecté par cette subite disparition. Dans son message de condoléances, le président cubain souligne que la mort du chef palestinien constitue non seulement “une perte regrettable dans la bataille que livrent les peuples arabes, mais aussi un coup dur pour le mouvement progressiste mondial qui a trouvé chez le président Arafat un exemple de combattant infatigable”. Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, n'hésitera pas, lui aussi, à vanter ses qualités. “Il est l'un des rares dirigeants qui pouvait être instantanément reconnu par quiconque tout autour du monde tellement il symbolisait les aspirations nationales du peuple palestinien”, dira le responsable de l'ONU, dont le drapeau est mis en berne. Pour lui, “Arafat restera dans les mémoires pour avoir convaincu, en 1988, les Palestiniens d'accepter le principe d'une coexistence entre Israël et un futur Etat palestinien.” Le haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère, Javier Solana, réagira lui aussi à la disparition de Arafat en appelant à “la création d'un Etat palestinien viable”, en guise de reconnaissance au président défunt. Le président français, Jacques Chirac, lui emboîtera le pas en assurant que son pays qui a accueilli Arafat malade il y a quelques jours, “continuera à agir inlassablement pour la paix et la sécurité au Proche-Orient, et ceci, naturellement, dans le respect des droits des peuples palestinien et Israélien”. George W. Bush et Tony Blair qui se sont, cependant, réservé de faire un quelconque commentaire sur la personne du leader de l'OLP, souhaiteront la relance du processus de paix dans la région. Le président américain émet le vœu que “l'avenir puisse apporter au peuple palestinien la paix et l'accomplissement de son aspiration pour une Palestine indépendante et démocratique, ainsi que la paix avec ses voisins”. Le Premier ministre anglais soulignera, quant à lui, que le processus de paix au Proche-Orient constitue “la plus haute priorité de la communauté internationale”. Le Russe, Vladimir Poutine, abondera dans le même sens, en appelant “les Israéliens et les Palestiniens à reprendre les négociations de paix”. Mais Arafat est déjà passé par là en 1993 en lançant les premières négociations avec Israël. L'ancien Premier ministre israélien, Shimon Pérès, le lui reconnaîtra d'ailleurs. Le dirigeant de l'opposition travailliste dira que “les Palestiniens voient en Arafat le père de leur nation. De sa position de leadership, il a ouvert, a-t-il ajouté, la porte à une résolution historique avec Israël sur le partage de la terre entre un Etat pour les Juifs et un Etat pour les Palestiniens”. S. R.