Depuis Bouzaréah, sur les hauteurs d'Alger, 1500 travailleurs de l'entreprise de télédiffusion d'Algérie (TDA) émettent des étincelles pour avertir la centrale syndicale qu'il y a de la tension dans l'air. En effet, dans une lettre de protestations adressée au secrétaire général de l'UGTA, le collectif des travailleurs de TDA dénonce ce qu'il qualifie de « complicité et magouille » dont se seraient rendu coupables le nouveau SG de leur syndicat et son mentor, le chargé de l'organique du bureau fédéral (FNESRSCC). Objet du problème ? Le refus de ce dernier – Ghomrassi Fodil – de procéder au renouvellement du syndicat d'entreprise dont le mandat a expiré depuis le 24 juillet 2005. Les protestataires en veulent d'autant plus que le même chargé de l'organique a « bien renouvelé par deux fois le syndicat d'entreprise de l'ENTV durant l'année 2006 », lit-on dans le document dont El Watan a reçu une copie. Pour le collectif des travailleurs, ce blocage n'a qu'une explication : le refus de l'achat de quelques produits de la commande de climatiseurs faite par le chargé des affaires sociales, Boualem Batata, au profit d'un membre de la centrale syndicale ! Résultat immédiat : l'ex-secrétaire général légalement élu a été… limogé et un autre bureau syndical a été installé au mépris « du statut et du règlement intérieur de l'UGTA ». Les travailleurs se plaignent de subir les foudres de ce nouveau syndicat à travers notamment « l'application sélective, voire discriminatoire des augmentations de salaires » issues des conventions de branches. Ainsi, alors que les salaires des cadres et des cadres supérieurs oscillent entre 16 et 17%, le gros des troupes de TDA qui avoisine les 900 travailleurs n'a eu droit qu'à 14% d'augmentation. Mais au-delà, le collectif série un chapelet d'accusations à l'encontre du directeur général de l'entreprise en poste « depuis 20 ans ». Ils lui reprochent notamment le recrutement de retraités avec en prime des salaires élevés, la gestion « catastrophique » de l'entreprise et l'exclusion du syndicat dans la prise de décisions comme cela se faisait par le passé. En conséquence, le collectif demande à Abdelmadjid Sidi Saïd d'intervenir pour « prendre en charge cette grave situation ».