Le port d'Alger risque de renouer avec la protestation des travailleurs sur la question des salaires, à en croire le secrétaire général du syndicat, Abbas Guermache. En effet, le syndicat du port affilié à l'UGTA a, dans une déclaration-réponse adressée au PDG de l'Entreprise portuaire d'Alger (Epal), indiqué ne plus « accepter le blocage injustifié » suite au gel des négociations sur la revalorisation des salaires, entamées le 19 juin. Le gel des négociations est justifié par le PDG de l'Epal, dans une missive adressée au syndicat la semaine dernière. « Dans le souci de ne pas perturber l'action du gouvernement en matière de recherche des grands équilibres et de lutte contre l'inflation, j'ai été instruit par les pouvoirs publics à l'effet de geler sine die les travaux entamés autour de votre plate-forme et d'en reporter l'examen après les travaux de la tripartite gouvernement-UGTA-patronat », justifie le PDG de l'Epal. Le syndicat a considéré les motifs invoqués en contradiction avec l'article 4 de l'avenant n° 6 de la convention collective de l'entreprise couvrant l'année 2004 et qui stipule qu'au-delà l'avenant doit faire l'objet de nouvelles dispositions. Par ailleurs, le syndicat a indiqué que le président de la SGP Sogeport a nié avoir donné une quelconque instruction aux gestionnaires du port pour surseoir au dialogue avec le partenaire social, allant jusqu'à affirmer que ce dernier leur a fait part de la nécessité de revenir à la table des négociations dans les plus brefs délais. Le spectre de la relance de la protestation n'est pas écarté par les syndicalistes, qui invitent le PDG de l'Epal à la reprise des négociations, non sans avertir quant aux conséquences d'un refus d'un nouveau dialogue.