La maison d'Albert Camus prix, Nobel de littérature, tient toujours debout. 94 ans après la naissance de l'illustre écrivain. C'est à Dréan, ex-Mondovi, à quelques encablures de Annaba, que l'auteur de L'étranger a fait ses premiers pas. Le professeur Denis Fadda, lui même natif de la ville, a proposé, lors du colloque de Perpignan consacré à Camus et Kateb Yacine que la demeure de l'écrivain soit conservée : « Je pense que pour les gens de Dréan, c'est une grande fierté de savoir que Camus est né dans leur village et je crois qu'il ne doivent pas laisser échapper cette chance qu'ils ont d'avoir eu Camus comme un des leurs, cette chance est double puisque cette maison existe encore et elle aurait pu disparaître. C'est une pauvre maison, très modeste car le père d'Albert Camus était ouvrier agricole. Pour le village, avoir cette maison et surtout ne pas la laisser disparaître, c'est un devoir. On pourrait y mettre une plaque, ‘'Ici a vécu Albert Camus, prix Nobel de littérature, né à Mondovi le 13 décembre 1913''. » Pour cela, Denis Fadda estime qu'il faudrait au minimum qu'elle soit classée comme patrimoine. « Ainsi, elle ne pourrait pas être détruite. Il y a le risque qu'un bulldozer, un jour, la rase d'un seul coup de pelle. Aussi, en deuxième temps, elle pourrait être aménagée en musée et ce serait un attrait touristique pour ce village. » Denis Fadda est un haut fonctionnaire international (Nations unies), il est président de France-Afrique (membre du bureau du Comité de liaison des associations nationales des Rapatriés) et élu à l'Académie des sciences d'Outre-mer : « Je suis de la sixième génération de Bônois (Ndlr : son père André a été l'un des derniers maires de Bône, (Annaba) et c'est dommage pour ma terre natale de laisser échapper cette opportunité de faire connaître Camus. » Avec un groupe de personnes et de façon informelle, un certain nombre de démarches ont été entreprises auprès de la wilaya : « Il faut surtout une prise de conscience pratique sinon cela sera difficile » . C'est peu de le dire.