La crise interne de la LADDH ne cesse de s'exacerber. Les deux parties en conflit se rejettent la responsabilité de la situation et se disputent le droit de représenter la ligue. Alors que les contestataires ont désigné, vendredi dernier à l'issue d'une réunion de leur conseil national, Mustapha Bouchachi comme nouveau président de la ligue, Hocine Zehouane est monté au créneau hier pour affirmer qu'il est le représentant légitime de la LADDH. « Leur conseil national est caduc », lance-t-il lors d'une conférence de presse animée au siège national de l'organisation. L'orateur accuse d'emblée le FFS d'être à l'origine de ce conflit et affirme que les statuts sur lesquels se sont basés les contestataires pour tenir la réunion du conseil national « sont falsifiés par Kamel Daoud, chargé des relations extérieures de la ligue ». Selon lui, la situation actuelle n'est qu'une réplique des tentatives de récupération de la ligue enregistrée lors du deuxième congrès tenu à Boumerdès. « Après vérification de la messagerie électronique de la ligue, J'ai découvert une preuve. Je suis tombé sur des messages émanant d'un parti politique, à savoir le FFS, déclarant à l'adresse de ses relais internes : ‘‘Si vous ne contrôlez pas cassez'' », déclare-t-il avant d'ajouter : « Considérant la situation suffisamment préoccupante et après avoir mis la main sur le réseau de communication de ces naufragers, j'ai décidé de crever l'abcès en provoquant un congrès extraordinaire en vertu des prérogatives que me confèrent l'article 9 des statuts et la loi régissant les associations. » Mais avant de revenir sur la polémique autour dudit article, M. Zehouane tente d'expliquer les origines du problème qui remontent, selon lui, au mois de mai 2007. Cette date, explique-t-il, coïncide avec la démission de Redhouane Boudjemâa qui assumait plusieurs postes de responsabilité au niveau de la ligue, dont les finances. « L'acceptation de sa démission n'est pas du goût de certains membres du comité directeur, en l'occurrence Noureddine Benyessad, Bouchachi et Kamel Daoud », souligne-t-il. En plus des problèmes cités, M. Zehouane précise que les nouvelles orientations et la nouvelle stratégie de la ligue sont contestées par les mêmes membres « qui ont transformé la LADDH en agence de voyages ». Le congrès extraordinaire contesté par le groupe de Ali Yahia Abdennour, estime-t-il, a été organisé dans les règles de l'art. « Toutes les dispositions réglementaires ont été respectées méticuleusement. En plus de la présence d'un représentant du ministère de l'Intérieur, nous avons adressé des invitations à tous les membres du conseil national, y compris les membres contestataires du comité directeur. Ces derniers ne sont pas venus », indique-t-il. Dans ce sens, M. Zehouane dira que « le vrai article 9 des statuts de la LADDH lui donne la possibilité, au même titre que la majorité absolue des membres du conseil national, de convoquer un congrès extraordinaire ». « J'ai été le président de la commission de préparation du 2e congrès et j'ai chapeauté tous les travaux préparatifs. Donc je sais très bien ce que prévoient les statuts. Le chiffon de statut présenté par les contestataires est un faux document », martèle-t-il. Enchaînant, il affirme qu'« une action en justice sera intentée pour usurpation de fonction et usage de faux documents ». A la question de savoir pourquoi il a transformé l'assemblée générale en un congrès extraordinaire sans organiser des élections au niveau de la base, le conférencier rétorque : « Une assemblée générale ou un congrès extraordinaire ont un même but, c'est la réunion des militants. » Quant aux élections au niveau de la base, il indique que « cette opération est une tâche confiée aux responsables des bureaux de wilaya ». L'argument ne semble pas satisfaisant, d'autant plus qu'au moment où nous mettons sous presse, de nombreux communiqués émanant des sections de Annaba, Tlemcen, Ghardaïa et Saïda affirment « le soutien des militants de base à Mustapha Bouchachi et à la nouvelle direction qu'il dirige ».