Conflit n C'est très probablement à l'administration (ou à la justice) de trancher dans la légitimité de Hocine Zehouane en tant que président de la Laddh, une qualité que lui contestent des membres de l'association. Le président en exercice de la Ligue algérienne de la défense des droits de l'homme (Laddh) a lancé, hier, «une sérieuse mise en garde» aux auteurs qui «auraient procédé au changement de la direction de l'organisation», quant aux conséquences juridiques de leur comportement qualifié de «mystification usurpatoire». Me Zehouane réagit ainsi à l'information, rapportée samedi dernier par la presse, selon laquelle «une réunion du conseil national de la ligue se serait tenue au siège du FFS», le vendredi 2 novembre et aurait désigné Mustapha Bouchachi à la tête de la Laddh, en destituant Zehouane. Ce groupe de dirigeants de l'association, dont les plus en vue sont Ali Yahia Abdenour (président d'honneur), Mustapha Bouchachi (vice-président), Noureddine Issad (secrétaire général) et Kamel Daoud (chargé des relations extérieures), lui conteste sa légitimité. «Nous sommes les représentants légitimes de la Laddh. La majorité absolue des membres du conseil national est réunie aujourd'hui (vendredi dernier ndlr) pour débattre de la situation interne engendrée par les derniers agissements du président», avait déclaré, vendredi, Ali Yahia, lors d'une conférence de presse. Déclarations ayant poussé Hocine Zehouane à rencontrer, hier, les médias au siège de l'association à Alger. L'avocat a commencé par critiquer le travail des journalistes, leur reprochant un «apparent et manifeste parti pris» dans «la présentation transformée de l'événement en opération de désinformation». Me Zehouane se dit par ailleurs «triste». «Je suis triste devant l'indigence du niveau des personnages soi-disant juristes – certains enseignent même le droit – qui traitent de la légalité sur les trottoirs et dans les colonnes des journaux.» «Pourquoi ces avocats s'agitent-ils comme ça publiquement ?», s'interroge-t-il. «Les critiques, contestations, objections au sujet du congrès extraordinaire du 26 octobre sont dans la nature des choses. Sauf qu'il faut distinguer entre les contestations sérieuses en la matière qui se font valoir par les voies de droit et les gesticulations hystériques que l'on cherche à faire prévaloir par voie de presse», déclare-t-il. En clair, le conférencier invite les contestataires à saisir la justice. «Il existe des lois dans ce pays, même si elles ne sont pas toutes parfaites», affirme Me Zehouane. Le «congrès extraordinaire» du 26 octobre a été la goutte qui a fait déborder le vase. Il a été qualifié de «coup de force» par Ali Yahia et ses compagnons. Selon Me Zehouane, «le congrès répondait à une situation suffisamment préoccupante. La Laddh vit une «crise interne» ouverte depuis mai dernier. Officiellement, aux dires du conférencier, tout a commencé par la démission volontaire d'un jeune de l'organisation qui cumulait plusieurs postes de responsabilité. «On me reproche le fait d'avoir accepté cette démission», soutient-il. L'avocat promet enfin des révélations dans un livre qui viendra, dit-il, éclairer tout le parcours de la ligue.