En moins de dix heures, les débordements des oueds Saf Saf et Zeramna ont transformé la zone basse de la ville de Skikda en un véritable lac. Les cités Merj Eddib, Boulkeroua, Saker, les 700 Logements et 20 Août ont été submergées par les eaux boueuses qui ont atteint, par endroits, plus de 1,5 m de hauteur. Des familles entières ont préféré quitter leurs demeures durant la nuit de samedi à dimanche et se réfugier la nuit dans des établissements scolaires, alors que d'autres demeuraient bloquées jusqu'à hier par les eaux. Au niveau de la cellule de crise installée par l'APC, on enregistre l'évacuation de 71 familles dans la cité Boulkeroua et 39 autres à Merj Eddib. Sur les mêmes lieux, 60 ouvriers chinois ont également été secourus par les éléments de la Protection civile. Ces inondations, qui viennent rappeler celles de 1984, ont également causé d'énormes dégâts matériels aux commerces. Et au moment où des citoyens sinistrés attestent qu'ils n'ont reçu aucune aide de la part des autorités locales qui les auraient abandonnés à leur sort durant toute une nuit. Au niveau de la cellule de crise communale, on déclare que toutes les entreprises qui ont été appelées à la rescousse ont refusé d'apporter leur aide matérielle et de citer Sonatrach à titre d'exemple. Par ailleurs, le mauvais temps a également causé l'échouement d'une barge battant pavillon français sur la plage Ben M'hidi. Au même moment, le car-ferry Tassili II, accosté au port de Skikda, a été endommagé après que son bulbe ait heurté le quai d'accostage. Des inondations ont aussi concerné une grande partie des communes de la wilaya. A Aïn Bouziane, chef-lieu de commune, une fillette de 10 ans a été emportée par les eaux au moment où son père tentait de la transporter vers un lieu sécurisé. A Hammadi Krouma, une partie des détenus du centre de rééducation a été transférée durant la nuit de samedi à dimanche vers la maison d'arrêt de Skikda après que les eaux eurent inondé un large périmètre jouxtant le centre de rééducation. A Azzaba, une grande partie des habitants de Diar Ezzitoune a failli être emportée par les eaux de la Chaâba avant d'être transférée en urgence vers la salle omnisports. A Salah Bouchaour, la route principale de la commune a été totalement submergée par les eaux et 200 habitants ont été secourus in extremis au lieudit El Kobbia. A Ouled Attia, dans le massif de Collo, un court-circuit causé par les intempéries a provoqué l'incendie du centre de formation professionnelle, et jusqu'à hier la commune était totalement isolée. A Tamalous, dans la même région, la passerelle d'El Merraya a carrément cédé devant les crues de l'oued El Guebli. La même chose s'est également produite à Aïn Kechra et à Bin El Ouidène, où l'on enregistre la rupture de passerelles et la coupure de plusieurs routes.