Au lendemain des inondations qui ont touché la plupart des cités de la zone basse de Skikda, le bilan établi par la cellule de crise communale fait état de plusieurs familles sans abri et autant de sinistrés. A la cité Boulkeroua, 52 familles des anciens baraquements de la SAS ont été évacuées durant la nuit de samedi à dimanche. 49 autres familles de Merj Eddib ont également quitté leurs demeures situées à proximité des chantiers de l'échangeur. A Stora, les agents communaux qui étaient sur les lieux durant cette nuit ont également préféré évacuer en toute urgence 3 familles. Toutes ces familles évacuées ont été transférées dans des établissements scolaires. Par ailleurs, le président de l'APC fait également état de 170 familles sinistrées à la cité Saker, 49 à Sicel et plus d'une vingtaine à la cité des 700 logements. L'ensemble de ces familles, qui ont perdu leurs biens, habite au rez-de-chaussée. Les inondations causées par les crues des oueds Saf Saf et Zeramna ont aussi concerné plusieurs établissements scolaires de la ville et la direction de l'éducation a enregistré la fermeture momentanée de 3 lycées, 6 collèges et 4 écoles primaires. Par ailleurs, ces inondations, qui ont secoué la ville de Skikda dix ans après les déluges de 1984, ont été assez commentées par la population locale. Et si une partie reconnaît la nature exceptionnelle des pluies torrentielles qui se sont abattues sur la ville, d'autres montrent du doigt l'APC en mettant en cause les carences enregistrées dans la voirie. Le même son de cloche a été aussi relevé parmi les familles touchées. Plusieurs familles de la cité des 700 Logements, à titre d'exemple, ont tenu à dénoncer les lenteurs des secours, alors que d'autres juraient qu'elles n'ont vu aucun responsable durant toute la nuit. D'autres, carrément en pleurs, se disent totalement délaissées. Contacté, le président de l'APC de Skikda a tenu à revenir sur le film des événements en affirmant qu'une cellule de crise a été installée et que samedi déjà, et à partir de 16h les services communaux étaient pratiquement sur les sites jugés sensibles. « Nous étions sur les lieux pour faire face aux éventualités. Il faut aussi mentionner qu'il y avait beaucoup de zones sensibles, surtout celles jouxtant les oueds. Tous les moyens humains et matériels de la commune ont été mis à contribution, mais on n'arrivait tout de même pas à assurer une couverture optimale. Nous avons contacté plusieurs entreprises publiques pour qu'elles contribuent avec nous à évacuer les eaux en nous permettant de disposer d'un nombre suffisant de pompes à eau. Malheureusement, aucune d'entre elles n'a daigné nous répondre », dira le président de l'APC, qui ajoute que les services communaux étaient restés jusqu'à 2 h du matin sur les lieux, mais qu'ensuite ils ont quitté les lieux. Une action qu'il explique par le fait qu'« à partir de 2 h des lâchers importants du barrage de Guénitra sont venus dangereusement gonfler le niveau des oueds. On ne pouvait rester à attendre le déluge qu'on apercevait à vue d'œil. En moins de cinq minutes, les oueds qu'on tentait de vider étaient carrément en crue ». Il fera aussi remarquer qu'« on aurait dû au moins nous avertir avant les lâchers afin d'informer les populations et nous permettre d'évacuer au moins les gens habitant aux rez-de-chaussée ». Au sujet des suites réservées aux familles concernées, le président de l'APC a déclaré qu'une cellule de solidarité vient d'être constituée afin d'aider celles qui ont été touchées par ce sinistre.