Abdelaziz Belkhadem ne semble pas être préoccupé par la flambée des prix des produits alimentaires dont la pomme de terre qui se vend toujours à 70 DA. Animant hier une conférence de presse au siège du FLN à Alger sous la casquette du SG de l'ex-parti unique, M. Belkhadem a refusé catégoriquement de parler de « crise de pomme de terre ». L'argument avancé par le chef de l'Exécutif est que cet aliment est « disponible » sur le marché. Affirmant qu'elle est dépassée, la situation de rareté de la pomme de terre connue ces derniers mois est la conséquence, d'après lui, de la mauvaise gestion de l'excédent de production enregistré l'année dernière. Ce qui a, selon lui, provoqué des pertes chez les agriculteurs, lesquels ont, cette année, renoncé à cette activité.A une question sur si les responsables du pays savent dans quelle situation vivent les Algériens, M. Belkhadem répondra d'un air coléreux : « Nous faisons nous-mêmes les courses. Nous n'avons pas cette culture en vogue dans d'autres pays. » Manière pour lui de dire qu'il connaît bien la mercuriale. Aussi, le chef en second du FLN a dit qu'il ne démissionnera pas, démentant dans le sillage les rumeurs selon lesquelles il sera bientôt éjecté de son poste de chef du gouvernement. « Vous avez déjà fait état des mêmes rumeurs, il y a quelques semaines, et vous voyez que je suis toujours là à la tête du gouvernement et du FLN », lâche-t-il, précisant que « personne d'autre en dehors du président de la République ne pourra m'évincer du gouvernement et personne en dehors du conseil national ne pourra m'ôter de mon poste de secrétaire général du FLN ». Une réponse qui semble être un défi lancé à la fois à ses détracteurs qui ont sévèrement critiqué sa politique de gestion et aux militants du parti qui exigent son départ de la direction du FLN. Pour Belkhadem, « tout ce qui se dit et s'écrit ne fait pas bouger un cheveu de sa tête ». Autrement dit, tout ce « tapage médiatique » sur son imminent départ et toutes ces critiques acerbes qui foisonnent ne l'inquiètent guère. Mais il reconnaît tout de même que « personne n'est cloué à son poste ». Le mouvement de contestation des listes électorales qui secoue actuellement le FLN, il le positive. Pour lui, il s'agit bel et bien d'« un signe de santé démocratique ». Il relève que son parti a déjà vécu la même situation de tension lors des élections législatives. « Nous nous sommes habitués à ce genre de situation et nous n'avons jamais fui nos responsabilités », a-t-il martelé. Les militants du FLN, relève-t-il, ont entièrement le droit de manifester contre des listes qui ne leur conviennent pas. Mais il atteste que le choix des 15 941 candidats sur 50 000 postulants a été fait au niveau local et régional par les kasmate et les mouhafadhate. La direction nationale, explique-t-il, a un droit de regard uniquement sur les têtes de liste et leurs seconds pour les APW et les têtes de liste pour les APC qui ont plus de 90 000 habitants. M. Belkhadem rejette les accusations des contestataires selon lesquelles la direction nationale a transgressé les textes réglementaires du parti. A ses yeux, il s'agit de pures affabulations de quelques militants mécontents du fait de n'avoir pas vu leur candidature retenue. Abordant la préparation de la campagne électorale pour les élections locales du 29 novembre, M. Belkhadem a indiqué que son parti s'est présenté avec 48 listes APW et 1534 listes APC. Seulement 7 APC ne sont pas couvertes par l'ex-parti unique pour diverses raisons, précise M. Belkhadem. Se targuant d'être à la tête de la première force politique en Algérie, le SG du FLN a précisé que la campagne électorale sera axée plutôt sur le travail de proximité. Rappelant sa position par rapport à certains dossiers d'actualité tels que la révision constitutionnelle et le code communal et de wilaya, M. Belkhadem a affirmé que le FLN reste « conséquent » avec son discours et « constant » dans ses positions. Il souligne ainsi que le code communal et de wilaya sera prêt avant la fin de l'année en cours. Quant à la révision de la Loi fondamentale, elle reste, selon lui, une revendication sur laquelle insiste le FLN. Mais elle relève, précisera-t-il, des seules prérogatives du président de la République.