Tout en rejetant l'idée d'une tendance inflationniste généralisée, le Chef du gouvernement explique l'augmentation de certains produits par la hausse de leur cours sur le marché mondial et par des manœuvres de spéculateurs. La flambée des prix des produits de large consommation a occupé la plus grande partie de la conférence de presse du chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, organisée, hier, à Djenane El-Mithaq. “je pense qu'on ne peut pas parler de phénomène inflationniste, car il n'y a pas de hausse généralisée des prix. Les fortes hausses concernent certains produits seulement, surtout ceux importés directement à travers les intrants nécessaires à leur production localement comme la semence et la pomme de terre”, a expliqué Belkhadem dès l'entame de son intervention. Il indiquera dans le même ordre d'idées que la quasi-totalité des produits ayant connu une hausse importante (semoule, poudre de lait, huiles alimentaires, haricots secs) sont importés. Donnant à ce propos l'exemple de la hausse du prix des blés durs, le chef du gouvernement indiquera que “la hausse des prix de ces blés sur le marché international a été répercutée sur le prix de la semoule dès le début du mois d'août”. Quoi qu'il en soit, même si certains produits ont connu une hausse des prix Belkhadem dira, “que ce soit en raison de la spéculation, du monopole ou bien de la hausse des produits sur le marché mondial, le gouvernement n'a à aucun moment augmenté les prix”. La démarche de l'Exécutif a été, dira le chef du gouvernement, de “subventionner le lait, le blé et de prendre des mesures par rapport à la pomme de terre de telle façon à ce qu'elle ne se répercute pas négativement sur les bourses des citoyens qu'on veut voir vivre dans la dignité”. Parlant en premier du lait, le chef du gouvernement a expliqué que “l'Etat va continuer à subventionner le prix du lait de telle façon que le prix du litre du lait soit maintenu à 25 DA”. “une instruction a été donnée au ministère du commerce pour débusquer toute fraude à ce sujet”, dira Belkhadem. Interrogé par rapport à l'augmentation des prix de l'huile, Belkhadem indiquera que “ce n'est pas en raison du monopole exercé sur ce produit, mais plutôt à cause de la spéculation et de son stockage par les commerçants pour provoquer sa pénurie et, donc, augmenter son prix”. Il exprimera à ce sujet son étonnement en disant : “C'est anormal qu'un tel produit soit disponible sur le marché en quantité suffisante, et que les mécanismes du marché soient défaillants.” Pour ce faire, l'Etat a importé 400 mille tonnes de poudre de lait, annonce Belkhadem tout en expliquant que “ceci va couvrir les besoins en matière de ce produit jusqu'à la fin de l'année”. S'agissant du blé, l'augmentation de son prix est également en rapport avec sa hausse au niveau mondial, explique le chef du gouvernement tout en indiquant que “l'Etat subventionnera le prix de ce produit avant, pendant et après le ramadhan”. Expliquant à ce sujet que le prix officiel du pain est de 7,50 Da, Belkhadem a assuré qu'il ne sera pas revu à la hausse. Aussi, par rapport au prix des légumes, Belkhadem, qui notera que la hausse a concerné principalement la pomme de terre, l'attribuera à plusieurs facteurs : “la rareté des semences de la pomme de terre au niveau mondial ; aussi les agriculteurs en ont peu planté cette année en raison des pertes qu'ils ont subies l'année dernière sans oublier les raisons climatiques”, dit-il. Comment le gouvernement intervient-il pour pallier cette situation ? “le gouvernement va sortir la pomme de terre emmagasinée dans les chambres froides pour des raisons de spéculation”, dira Belkhadem, précisant qu'une instruction a été adressée aux walis dans le but de mettre en évidence les chambres froides dans lesquelles sont stockées les pommes de terre : “si les pommes de terre sont stockées pour des raisons saisonnières, il n'y a aucun problème, mais si ce stockage est en rapport avec la spéculation, il sera procédé à la réquisition de ces chambres froides”, prévient-il. Une autre mesure prise par le gouvernement : il s'agit de l'importation de 100 mille tonnes de pomme de terre. La réduction des taxes douanières de 37% par rapport à l'importation de la pomme de terre a été également décidée pour remédier à la flambée du prix de ce légume. Abordant le prix des viandes, le patron du gouvernement expliquera que l'Exécutif “fera en sorte de couvrir le marché en important suffisamment de viandes pour influer sur leurs prix pendant le ramadhan”. Quoi qu'il en soit, le chef du gouvernement se montrera rassurant quant au maintien des prix des produits de première nécessité en disant qu'“il n'y aura pas d'augmentation des prix du lait, du blé et de la pomme de terre avant, pendant et après le ramadhan.” NADIA MELLAL