M. Belkhadem a consacré la plus grande partie de sa conférence à la question de la révision constitutionnelle en vue de permettre au président Bouteflika de briguer un troisième mandat. C'est satisfaisant, mais pas suffisant. » C'est ainsi qu'a commenté le secrétaire général du FLN et chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, le discours prononcé, avant-hier à Alger, par le président français, Nicolas Sarkozy, dans lequel il avait parlé des crimes commis par le colonialisme en Algérie. « Le président français a reconnu dans son discours les crimes du colonialisme. C'est satisfaisant. Mais nous au FLN considérons que la reconnaissance ne suffit pas », a déclaré M. Belkhadem lors d'une conférence de presse animée hier à Alger. Pour lui, M. Sarkozy « a montré des signes encourageants et l'Algérie veut construire des relations apaisées avec son partenaire français ». Par ailleurs, M. Belkhadem a consacré la plus grande partie de sa conférence à la question de la révision constitutionnelle en vue de permettre au président Bouteflika de briguer un troisième mandat. Le FLN, selon lui, veut coûte que coûte octroyer un troisième mandat au président de la République. Le temps presse (il ne reste que 14 mois avant l'expiration du deuxième mandat de Bouteflika) et le FLN veut semble-t-il enclencher une course contre la montre pour préparer l'opinion publique à accepter sa volonté. Tous les moyens sont bons pour se lancer dans une campagne présidentielle prématurée. L'ex-parti unique a déjà lancé sa première opération en envoyant 1 million de lettres à ses militants et à des citoyens qui auraient exprimé « leur désir de reconduire Abdelaziz Bouteflika à la tête de l'Etat pour une troisième fois ». « Le secrétariat exécutif du FLN demande au président de la République de répondre favorablement à cette demande des militants et cadres du FLN », lit-on dans un communiqué du vieux parti, rendu public à l'issue de cette conférence. Selon M. Belkhadem, le secrétariat exécutif du FLN se réunira durant la dernière semaine du mois en cours pour préparer la réunion du conseil national du parti à l'issue de laquelle le FLN demandera officiellement à Bouteflika de se présenter pour un troisième mandat. « Nous demanderons la révision de la Constitution et nous demanderons au président du parti, Abdelaziz Bouteflika, de se porter candidat », explique-t-il. Le président, ajoute-t-il, « peut refuser cette demande ». Mais il semble persuadé que Abdelaziz Bouteflika n'a pas abandonné son projet de révision constitutionnelle. A la question de savoir pourquoi le chef de l'Etat hésite à aller vers un référendum pour amender la Constitution, prévu pour décembre 2006 avant d'être renvoyé sine die, l'orateur répond : « N'allez pas vite en besogne, attendez pour voir. » Il semble que pour le premier responsable du FLN l'année 2008 sera celle qui ouvrira la voie à un troisième mandat pour le président. « Même en 2004, il y avait certains titres de la presse qui ont dit qu'il n'allait pas être réélu », dira-t-il. Pour la révision de la Constitution, M. Belkhadem affirme qu'il y a des articles qui seront amendés par voie parlementaire et d'autres le seront par référendum.