« La mystérieuse épidémie de syndrome néphrétique qui a sévi à Sidi Bel Abbès est effectivement un hantavirose », confirme une synthèse réalisée récemment par des praticiens et publiée sur le site santé-dz, presque trois mois après l'apparition du premier cas de néphropathie. L'hantavirose inconnue jusque là, a fait son apparition à Sidi Bel Abbès au cours de l'été où près d'une centaine de cas ont été diagnostiqués dont 70% sont des femmes. Les complications à long terme sont rares. Il s'agit, selon ce document, d'une forme « bénigne » ne mettant pas en jeu le pronostic vital, mais qui nécessite une « recherche plus poussée sur le terrain afin de comprendre la relation hôte-parasite qui a mené à cette épidémie ». En ce sens, les professionnels de l'institut Pasteur, voire ceux du ministère de l'agriculture, devraient, selon ces mêmes praticiens, pousser plus loin les enquêtes épidémiologiques pour situer les causes -éventuellement climatiques- qui ont permis la pullulation du rongeur hôte (rat des villes ou rat des campagnes). « Le plus important est de savoir si dans sa stratégie, l'hantavirus concerné par cette épidémie a franchit ou non la barrière d'espèce (contamination de plus d'une espèce de rongeur) », considèrent-ils. Tout en rappelant que le diagnostic du syndrome repose sur la détection de l'agent viral dans les échantillons sanguins, par biologie moléculaire, le document revient sur les « atermoiements » de l'équipe médicale qui a mis longtemps (presque 20 jours) pour rendre ses conclusions. Fièvres hemorragiques Les médecins regroupés au sein d'une cellule de crise ont-ils attendu jusqu'à ce que le syndrome atteigne sa phase aiguë pour lancer leurs investigations ? Ont-ils sous-estimé le phénomène ? Le protocole d'investigation- dans le jargon médical- est-il inadapté à ce genre d'infection, « jamais observée en Algérie », selon les déclarations mêmes du ministre de la Santé ? « Le test de biologie moléculaire, s'il est réalisé en phase aiguë, est souvent négatif. Aussi, un examen de confirmation est souvent nécessaire quinze jours plus tard », rapporte santé-dz qui s'interroge si cela ne constitue pas l'une des raisons à l'origine des hésitations de la cellule de crise mise en place au Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Sidi Bel Abbès. L'hantavirose ou infection à Hantavirus est, rappelons-le, une infection virale transmise à l'homme par l'intermédiaire de différentes espèces de rongeurs. Les Hantavirus sont des virus responsables de fièvres hémorragiques avec syndrome rénal (FHSR). La transmission se fait principalement par la voie respiratoire, par inhalation de particules virales provenant de l'urine, de la salive ou des excréments des rongeurs infectés. Selon santé-dz, il n'y a pas de risque d'attraper la maladie lors d'un contact avec une personne qui a une hantavirose. On apprend également que les personnes qui ont déjà fait une hantavirose ne risquent pas de « refaire la maladie car elles conservent dans le sang des anticorps qui les protègent contre une nouvelle infection par le virus ». L'insalubrité envahissante et l'absence d'hygiène le plus souvent favorisée par la dégradation des conditions de vie des populations touchées sont les principaux facteurs favorisant l'apparition de ce genre d'infection. « Les cas d'hantavirose apparaissent lorsque la population locale de rongeurs est abondante et/ou fortement infectée par le virus », conclut-on dans le document diffusé sur le net. Selon un autre site spécialisé (maghreb-santé) les complications de l'épidémie à long terme sont rares. Le meilleur traitement, est-il rappelé, reste évidemment la prévention. La diminution de la population des rongeurs par des campagnes de dératisation, en particulier au niveau des zones habitées, constitue à cet égard une nécessité absolue. Une obligation que les responsables locaux, notamment ceux de la commune, ont longtemps négligé en se faisant plutôt remarquer par un activisme ravageur et une gabegie contagieuse. En somme, un bilan désolant de fin de mandat.