Morosité et monotonie ont caractérisé à Annaba le début de la campagne pour les élections locales du 29 novembre. L'absence de culture politique, conjuguée au désintéressement du public vis-à-vis de ce rendez-vous électoral, a fait que le lancement de la campagne est passé presque inaperçu. Les panneaux publicitaires destinés à l'affichage des portraits et listes des candidats sont restés presque vides au grand dam de citoyens curieux, désireux de connaître davantage les postulants qui se proposent pour les représenter aux assemblées communales et de wilaya. Les sièges de permanence des partis ou autres candidats indépendants, qui enregistraient habituellement une effervescence durant les consultations populaires précédentes, s'illustrent par une absence remarquable. La même situation est vécue dans les grandes agglomérations de la wilaya, à l'exemple de Aïn Berda, El Hadjar, El Berda, Berrahal, El Bouni, Sidi Amar, Treat, Chetaïbi et Seraïdi, où l'événement n'a pas encore donné lieu à des rencontres entre les citoyens et les candidats en lice. Pourtant, ces derniers ont privilégié, dans leur programme de sensibilisation des électeurs, les mechtas et les douars par un travail de proximité. Le premier parti qui s'est manifesté au début de cette campagne est le mouvement pour la société et la paix (MSP) de Bouguerra Soltani, lequel avait organisé un point de presse ce jeudi où il a présenté les têtes de listes des candidats aux assemblées locales. Moussa Touati, président du front national algérien (FNA), annoncé la même journée à Annaba où il devrait animer un meeting à la salle Chabbab, a fait faux-bond, laissant ses militants sur leur faim. Le FLN, d'habitude plus entreprenant dans de pareilles circonstances, semble être affecté par la grave crise qui le secoue depuis plus de 40 jours. Une crise qui prend de plus en plus d'ampleur, et qui risque de perdurer dans le temps et dans l'espace et d'engendrer des conséquences fâcheuses le jour du scrutin pour le vieux parti, déjà en perte de vitesse depuis les dernières législatives où il avait perdu trois sièges. Alors qu'El Islah, partisan de Abdallah Djaballah, maintient son appel au boycott des élections locales, et les partis de AHD 45 et le rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) seront absents de ces joutes électorales pour des raisons organiques, les autres partis, en l'occurrence Nahda, Islah aile de Boulahyia, FFS et RND n'ont pas encore mis en marche leur machine dans le but de sensibiliser et de rallier l'électorat à leur cause et à leur programme en vue de ratisser large lors de ce scrutin qui s'annonce serré et indécis. Quatre-vingt-trois listes de candidats, dont 75 pour les APC et le reste pour l'APW, sont en compétition entre 9 partis et 13 listes d'indépendants. Il convient de signaler que les indépendants ont investi uniquement les assemblées communales. M. F. G., T. G.