Pour un contrat de partenariat qui s'étale sur 25 ans, le repreneur bénéficie des avantages de cette ferme pilote bien située en bordure d'un axe routier important (la RN-23), disposant d'eau, de matériels et d'importantes infrastructures. Après des années de léthargie sur fond de problèmes et une longue attente, les choses semblent bouger du côté de la ferme pilote Cherif Eddine. Signe de cette reprise sur fond d'espoir, les labours ont déjà commencé. Moins d'une année après le lancement d'un avis de cession, du fait d'une multitude de problèmes dont ceux vécus par les travailleurs qui n'arrivaient ni à s'astreindre aux objectifs tracés, ni à se faire payer 48 mois durant, la firme pilote Cherif Eddine, relevant des services agricoles de Tiaret, a trouvé preneur. En effet, les services concernés, ministère compris, ont pu conclure par le biais du conseil d'administration de cette unité un contrat de partenariat qui s'étale sur 25 ans avec les établissements « La belle ». Le dossier ainsi ficelé, après son approbation par le ministère, va permettre au repreneur d'établir un programme suivant un cahier des charges. La reprise par un privé de cette ferme pilote bien située en bordure d'un axe routier important (la RN-23), disposant d'eau, de matériels et d'importantes infrastructures, semble augurer d'un avenir meilleur. Selon M. Mouici Abdelkader, DSA, le partenaire (la Belle), tout en sauvegardant la vocation essentielle de la ferme, portée sur la multiplication des semences sur 400 des 1 300 ha dont dispose cette unité, va entreprendre un réaménagement des lieux et injecter un équipement (mini laiterie) avec en amont l'importation de 3 000 têtes ovines reproductrices et 300 vaches laitières dans un premier temps. Les établissements « La belle », selon notre interlocuteur, vont aussi procéder à l'implantation d'une unité de fabrication d'aliments de bétail et surtout préserver l'emploi. Avantages mutuellement consentis En plus des 40 ouvriers présents sur place, le repreneur compte même, à la faveur du développement de certaines activités connexes, embaucher des jeunes de la région. Coût de cette opération : 1 milliard de dinars sur les 5 ans à venir. Notre interlocuteur, qui avait participé aux négociations, évoque jusqu'au passif (dettes et salaires impayés aux travailleurs durant les 40 derniers mois). Pour les salaires, le dossier semble bien avancer. Les travailleurs seraient, croit-on savoir, incessamment régularisés par la BADR. Pour la ferme Cherif Eddine en situation de quasi faillite, il fallait l'intervention énergique de l'Etat. Situation qui avait nécessité, outre la mise sur pied d'une commission ministérielle conduite alors par M. Hamdani, sous-directeur au ministère de l'Agriculture et responsable des fermes pilotes, de concéder avec préservation d'acquis et avantages mutuellement consentis et de remettre sur orbite une entité publique prometteuse. La ferme, spécialisée dans la céréaliculture, la semence et l'élevage, jusque-là gérée sous forme d'EPIC, a vu défiler 10 directeurs et l'année agraire 2006/2007 a été déclarée année blanche de par les grèves répétitives. Ses dettes, jusque-là épongées, s'accumulaient et la situation devait changer.