Les terrains du CEM Abou Djaber Ichbili, d'une superficie de 4 ha, gravitant autour de cet établissement scolaire, font l'objet de convoitises menées conjointement par le chef de daïra de M'sila et le président d'association du quartier Largoub, lesquels s'attellent pour l'un à soustraire des aires du patrimoine du collège afin de les affecter à d'autres fins qui demeurent inconnues et pour l'autre à l'ouverture d'une voie qui reliera la rue Mouzouaouche à l'ex-rue de France, et bénéficier des avantages de cette nouvelle voie pour valoriser sa propriété. Déterminés à concrétiser les projets, l'aménagement d'un terrain de sport pour les élèves du collège a été aussitôt suspendu, et l'entrepreneur prié de quitter les lieux. Cette détermination s'en trouve être vérifiée par la correspondance du président de l'association du quartier Largoub du 31 octobre adressée au wali de M'sila dans laquelle il interpelle le chef de l'exécutif à finaliser le projet d'ouverture de la voie, qui a été approuvé, dira-t-il, par les services techniques et une décision de l'APC. Et ajouter : « On a été surpris par le lancement des travaux pour la réalisation d'un terrain de sport Matico sur le tracé de la voie. » La « descente » du chef de daïra de M'sila en compagnie du président d'association sur les lieux, qui a été assimilée à un coup de force contre le patrimoine du collège, a suscité le mécontentement des citoyens du quartier qui gravitent autour du CEM, notamment ceux de la route de Bou Saâda, de Largoub, des cités des 206, 100 et 54 Logements, lesquels, dans une pétition adressée au wali de M'sila exprimant leur indignation quant aux tentatives, pour le moins douteuses, de s'approprier une partie du patrimoine du CEM. « Nous nous érigeons, lit-on dans cette pétition, contre cette initiative, qui nous mène droit à la même situation que vivent les quartiers de Djaâfra et La Rocade, où ils n'ont même pas trouvé un mètre carré pour la construction d'un établissement scolaire. » Signalons au passage que déjà en 2003, le directeur du CEM a exprimé par écrit son opposition à la réalisation de ce projet. Refus consigné dans le registre y afférent. Conséquemment à cela, on ne peut que s'interroger sur les intentions inavouées du chef de daïra et le président de cette association, qui ont choisi cette phase transitoire à la veille des élections pour relancer le projet d'appropriation. L'organisation syndicale, l'UNPEF, n'a pas manqué de condamner dans un communiqué de presse, les dessous inavoués d'appropriation du patrimoine de l'éducation.