L'affichage au milieu de la semaine écoulée de la liste des bénéficiaires des 210 logements sociaux de la commune de M'sila a été le coup de starter pour les habitants du quartier Largoub qui - concernés par l'opération de recasement dans le cadre de la réhabilitation de ce quartier, ils ont été exclus dans leur majorité - ont envahi le siège de la daïra pour exiger l'annulation de cette liste, et consacrer, conformément à l'instruction du ministère de l'Habitat, ces 210 logements au soutien à l'opération de réhabilitation des vieux quartiers. L'envahissement de la daïra par la soixantaine de personnes ne semble pas avoir débloqué quoi que ce soit, vu que, dans l'après-midi du jeudi, les citoyens étaient toujours regroupés aux abords du siège de la daïra, protégé par une forte présence policière. Dans une requête adressée au wali de M'sila, le président de l'association du quartier Largoub a mis en relief la confusion sciemment entretenue par le chef de daïra quant à la destination finale de ces 210 logements, lesquels étaient consacrés au recasement des citoyens des vieux quartiers, dont les habitations menacent ruine, et non pas des logements sociaux qui ont été distribués à tort et à travers. « Sur 30 logements qui nous étaient destinés, seulement 10 noms de citoyens de Largoub figuraient sur la liste, et non pour le reste, ce sont des étrangers qui n'ont rien à voir avec le quartier », dira-t-il. Les habitants de Largoub s'interrogent sur ces bénéficiaires que les enquêteurs eux-mêmes avaient mentionnés dans leur PV et qui ne résident pas dans ce quartier. L'arbitraire a sévi littéralement dans la confection de cette liste, sinon comment expliquer que six personnes de la même famille puissent être inscrites sur la liste des bénéficiaires avec une facilité déconcertante. Rappelons que cette opération de recasement soutenait un programme de réhabilitation des anciens quartiers de M'sila et de Bou Saâda, lequel avait également consacré 500 000 DA pour les citoyens de ces quartiers qui optaient pour la restauration. Programme qui semble être abandonné au lendemain du départ de son initiateur, l'ex-ministre de l'Habitat, M. Tebboune. Même si ce programme est mis au placard, il n'empêche que l'opération recasement doit continuer, puisque la menace d'effondrement de plusieurs habitations est omniprésente. Ce ne sont pas les 30 logements octroyés aux habitants du quartier Largoub qui vont dissiper ce danger.