Le commerce du GNL observe un développement rapide, de 7% par an jusqu'en 2020, et sa part dans les échanges gaziers internationaux s'approchera selon les estimations des 40 % à cette échéance. La progression des échanges de GNL ces dix dernières années a été de 7,2% par an en moyenne avec environ 187 milliards de m3 ou 138,5 millions de tonnes en 2005. Le commerce international par gazoducs, sur le même horizon a progressé de 6,2 % par an seulement, non compris les échanges intra-CEI (communautés des Etats indépendants de l'ex-URSS). Un accroissement rapide des échanges internationaux par méthaniers allant de 200 à 230 millions de tonnes en 2020 et 310 à 375 millions de tonnes en 2020. Ainsi la part du GNL dans le commerce international de gaz pourrait être de 38% en 2020 contre 22% actuellement. Ces estimations sont rapportées par M. Boumédienne Chergui expert pétrolier dans le dernier numéro de la revue Medenergie. M Chergui estime que " l'éloignement et la répartition non équilibrée des ressources gazières par rapport aux grands pôles de consommation, ajoutés à une certaine complexité des marchés par gazoducs, donnent la préférence au GNL ". Il souligne que certains pays importateurs recherchent la souplesse dans la fourniture de gaz pour l'ajustement de l'offre et de la demande à leur niveau, la relative aisance dans la mise en place de capacités de regazéification plaidant pour son choix. L'exploitation de réserves gazières dans les zones difficiles d'accès par gazoduc peut être optimisée par la voie du GNL ajoute l'expert qui écrit que " la diversification des sources d'approvisionnement et des voies de transport éliminent les risques de transit géopolitiques et répondent à la sécurité des approvisionnement ". D'autres éléments renforcent la croissance du GNL, tels que les récents prix élevés du gaz aux USA, due à la stagnation de leur production et aux conditions climatiques défavorables dans le golfe du Mexique, et en Grande-Bretagne qui est devenue un pays importateur d'une part et à cause du déclin plus rapide que prévu de la production de la mer du Nord d'autre part, et l'existence de marchés de pays émergents. La Chine et l'Inde, en croissance fulgurante et l'ouverture des marchés du gaz naturel, aussi bien aux USA, en Grande-Bretagne qu'en Europe ayant permis la multiplication et la diversité des opérateurs ainsi qu'une restructuration de leurs activités énergétiques. Le GNL semble ainsi un vecteur essentiel de la promotion de l'industrie gazière dans le monde, et son avantage découle de la flexibilité qu'il procure et qui permet aux utilisateurs l'accès à des sources lointaines par des voies libres et diverses, sans risque géopolitique. Ce rôle essentiel du gaz dans le marché mondial du gaz est permis aujourd'hui par l'ouverture des marchés de l'énergie d'une façon générale et le développement de nouvelles routes d'approvisionnement, dans le cadre de la globalité des marchés. L'augmentation des coûts des installations de liquéfaction, de regazéification et celle des coûts des méthaniers n'entame en rien juge M. Chergui la flexibilité qu'offre le transport maritime, donnant au GNL un rôle majeur dans la création d'un marché global du gaz naturel. De nouveaux projets d'exportation de GNL sont lancés et l'offre n'est pas abondante. On Comptait 9 terminaux d'importation en construction en Europe où il était alors prévu de doubler la capacité d'importation du vieux continent pour la porter à 80 millions de tonnes par an. Aujourd'hui et en dépit d'un accroissement sensible des coûts de construction, on compte 8 terminaux en cours de construction tandis que 17 autres sont projetés et la capacité d'importation, de 60 millions de tonnes par an actuellement doublera d'ici 2010. Sur le marché américain, il en est de même ; il y a trois ans, 12 terminaux d'importation étaient développés ou proposés aux USA. Aujourd'hui, des plans d'expansion ont été annoncés pour la plupart des terminaux existants. En outre 6 nouveaux terminaux sont en construction et 56 autres proposés, ce qui donnerait à l'Amérique une capacité d'importation de 117 millions de tonnes en 2010 pour 21 millions de tonnes par an aujourd'hui.