Longtemps dans l'ombre du pétrole, le gaz connaît depuis une vingtaine d'années un fort développ-ement. Il est même devenu un enjeu économique, politique et stratégique majeur au même titre que le pétrole pour les grands groupes énergétiques comme pour les Etats producteurs. Aujourd'hui, la croissance de sa demande mondiale (de l'ordre de 1,8 % par an jusqu'en 2030, selon l'Agence internationale de l'énergie) se révèle supérieure à celle du pétrole. Il offre de surcroît une visibilité plus longue des ressources, avec des réserves estimées à 66 ans, contre 40 ans pour le pétrole. Cependant, le développement des activités gazières nécessitera d'importants investissements. L'AIE estime que les investissements nécessaires d'ici à 2030 pour développer la filière gazière sont estimés à quelque 5 500 milliards de dollars. Si le gaz, et notamment le GNL, est appelé à un grand avenir, il reste à savoir si la récession mondiale qui s'installe n'aura pas d'impact sur les prises de décision. Les besoins pour répondre à la croissance de la demande restent importants, mais l'on remarque, depuis quelques mois, de l'attentisme de la part des grands donneurs d'ordres, effet de la crise oblige. Pourtant, certains optimistes estiment que la crise devrait moins affecter les projets de GNL. L'industrie fonctionne sur le long terme, la période de gestation dure au mieux de sept à huit ans, et l'usine une fois en service fonctionne pour vingt à vingt-cinq ans. Malgré les accros, c'est aujourd'hui une certitude, la mondialisation du marché du gaz est en marche. Le développement du GNL qui monte en puissance depuis les années 1990, est en train de bouleverser considérablement le marché du gaz. Les pays producteurs ont beaucoup investi dans la liquéfaction, et, à l'autre bout de la chaîne, les consommateurs se sont dotés d'importantes infrastructures de regazéification. Le GNL apparaît indéniablement comme un vecteur essentiel de l'expansion gazière mondiale. La flexibilité qu'il procure en matière d'approvisionnement représente un atout primordial pour l'équilibre futur des marchés. Malgré un certain nombre d'incertitudes et de contraintes susceptibles d'entacher quelque peu la réalisation des perspectives de croissance les plus optimistes, le commerce du GNL reste promis à un développement rapide, de l'ordre de 7 %/an d'ici à 2020, ce qui porterait sa part dans les échanges gaziers internationaux à quelque 38 % à cet horizon. La globalisation du marché gazier, l'augmentation de la production et de la consommation de gaz naturel et de gaz naturel liquéfié dans le monde ont fait que les pays producteurs membres du FPEG ont pris conscience de leur influence de plus en plus grande en matière d'approvisionnement du marché gazier. Dans ce contexte, ils se sont mis d'accord pour coordonner leurs efforts sur plusieurs axes dont les échanges d'informations au sujet des prévisions et des programmes d'investissement, les relations avec les pays consommateurs, la mise en œuvre de nouvelles technologies et le développement de la production de gaz naturel liquéfié. Une charte a été adoptée, définissant des règles pour les membres du FPEG. Yacine B.