Les habitants du quartier Benghazi (dit El Ghouazi) à Baraki à l'est d'Alger sont dans l'expectative. Les travaux de semi-viabilisation des lotissements près de la nouvelle mosquée, initiés il y a un mois, ont été tout simplement abandonnés. Des pelleteuses ont défoncé le sol, déterrant des monticules de boue et excavant les passages menant vers les habitations. Puis, engins et ouvriers ont disparu sans explication. Le paysage est pathétique : trous béants vite couverts par les eaux de pluie, des enfants qui vont à l'école en traversant difficilement la gadoue, les flaques et les trous, des voitures qui doivent stationner loin des maisons. A cela s'ajoute le calvaire quotidien de ces habitants : pas de gaz de ville ni de réseau électrique. Quant au téléphone, « il faudra peut-être attendre une deuxième indépendance », pour reprendre les termes d'un habitant de Benghazi.