HSBC manifeste de l'intérêt pour la privatisation de la Banque de développement local (BDL). C'est le directeur général de la future filiale Algérie de cette banque qui l'a sous-entendu hier. Rachid Sekkak, chef exécutif, officier de HSBC Algérie, ne dément pas l'intérêt de sa banque à la reprise du réseau de la BDL. Sans le dire clairement, il nous renvoie à l'histoire de la croissance à l'internationale de sa banque. Hong Kong and Shanghai Banking Corporation (HSBC) est devenu un des trois plus grands groupes banquiers au monde en prenant des participations puis en absorbant des banques locales. C'est un choix fait dès 1959 à s'en fier au dossier de presse distribué à l'occasion de la signature d'un accord de partenariat avec la Banque extérieure d'Algérie (BEA). D'après le même document, HSBC a accompli plus de 20 prises de participation à travers le monde dont la dernière est celle du Grupo Banistmo SA, premier groupe bancaire d'Amérique centrale basé au Panama. Pour rappel, les autorités algériennes avaient rendu officielle en septembre dernier l'ouverture du capital de la BDL à hauteur de 30% avec une cession de la gestion à l'acquéreur. L'entame du processus est annoncée pour 2008. S'agissant de HSBC Algérie, dont l'autorisation de constitution a été accordée par le Conseil de la monnaie et du crédit (CMC) de la Banque d'Algérie le 27 mai dernier, M. Sekkak a fait part d'une stratégie de développement qui prévoit la création à moyen terme (trois ans) d'un réseau bancaire devant couvrir l'ensemble du pays. Doté d'un capital social de 2,5 milliards de dinars, minimum requis par la législation bancaire algérienne (ordonnance 03-11 relative à la monnaie et au crédit), HSBC s'est engagé, à s'en tenir à la stratégie soumise au CMC, à porter sa capitalisation à 3,671 milliards de dinars à sa troisième année de présence « active » sur le marché algérien. Concernant l'accord-cadre de coopération signé hier, il permet de « définir la mise en commun de moyens pour assurer les activités de conseil financier et d'arrangeur de dettes dans le cadre des schémas de financement de projets ». Cet accord prévoit la mise en place de mécanismes de conseils et d'accompagnements financiers destinés à répondre aux attentes des grands groupes internationaux, mais aussi aux nationaux qui cherchent à grandir et aller vers l'exportation. Philippe Pontet, président de la Banque de financement et d'investissement HSBC France, n'a pas hésité à qualifier ledit accord d'« historique » et de « stratégique ». Il s'agit, d'après le même responsable, de « créer un grand acteur en banque de financement et d'investissement ». Si le nom du groupe Sonatrach a illustré dans les communiqués des deux banques le profil idéal du client-cible, il n'en demeure pas moins que des groupes locaux seraient intéressés par le recours au Project Financing (le projet seul garantie de la banque).