Maîtres absolus des lieux depuis les premières élections locales de 1997, les indépendants ne brigueront pas, cette fois- ci, un troisième mandat à la tête de l'APC de Aïn Smara. Troisième commune de la wilaya de Constantine, Aïn Smara, située à 16 km à l'ouest du chef-lieu de wilaya, a en effet été gérée durant les deux mandats précédents par des indépendants conduits par l'industriel Nouri Zoubir. En 1997, il avait réussi à arracher l'APC au RND, alors au firmament de sa suprématie grâce au concours de l'administration, et ce, en compagnie d'un groupe de candidats non partisans. En 2002, il succédera à lui-même en s'adjugeant cette localité au détriment du FLN, lequel venait de détrôner le RND et redevenir le parti majoritaire, sous la houlette de l'ex-secrétaire général du parti, Ali Benflis. Mais nonobstant cette double prouesse, le bloc des indépendants allait vite connaître ses premières lézardes et c'est son dirigeant qui en fera, à chaque fois, les frais de ces déchirements internes. Victime de la volte-face de ses compagnons, il a été poursuivi en justice et condamné en 2006 à une année de prison ferme, assortie d'une amende de 50 000 DA, pour détournement et dilapidation de deniers publics ainsi que pour faux et usage de faux. A cet effet, un certain nombre de griefs avaient été retenus contre lui, dont on citera, entre autres, la suppression des noms de 16 bénéficiaires de biens sociaux, remplacés par des citoyens qui ne remplissaient pas les conditions requises et le détournement de produits alimentaires pour un montant de 1 272 000 DA dans le cadre du couffin du Ramadhan. Il a été acquitté début septembre 2007, suite à une décision de la chambre pénale de la cour de Constantine. Décidé, partant de-là, à revenir dans la course électorale après sa disculpation, il a tôt fait de déchanter après que le procureur ait fait appel. Au demeurant, cet ex-P/APC ne conduira pas une nouvelle liste des indépendants lors des élections du 29 novembre, cédant ainsi le terrain au MSP et au FLN que l'on présente déjà, comme étant les bénéficiaires potentiels de cette défection. Le parti de Soltani a toujours constitué la deuxième force politique à l'APC de Aïn Smara après les indépendants, ce qui le place en pole position pour succéder à l'équipe de Nouri Zoubir, au même titre d'ailleurs que le FLN. Un parti ayant lui aussi toutes ses chances pour prendre les rênes de cette APC qui lui échappent depuis 1997.