Un groupe de 12 enseignants du primaire, dont 2 femmes originaires de la wilaya de Bouira, poursuivent depuis le 6 novembre une grève de la faim « illimitée ». Les grévistes qui élisent domicile à l'entrée de la maison de la presse Tahar Djaout, à Alger, se disent victimes d'une injustice « flagrante » et montrent du doigt la direction de l'éducation de Bouira. Celle-ci, selon eux, a mis fin à leur relation de travail alors qu'ils « exercent depuis plusieurs années dans différents établissements de la wilaya ». La direction de l'éducation invoque le fait que ces maîtres et maîtresses d'école ont le statut de vacataires, c‘est-à-dire non éligibles à un poste permanent. Selon le porte-parole des grévistes, le problème n'aurait jamais existé si « l'administration locale avait fait montre de justice et d'impartialité » à leur égard. En effet, poursuit notre interlocuteur, des postes budgétaires créés spécialement pour eux ont été attribués à des suppléants « ayant les faveurs de certains responsables de la direction de l'éducation de Bouira », accusent les grévistes. A l'instar de leurs collègues enseignants de tamazight qui étaient en grève de la faim la semaine dernière à Alger, le député de Bouira et ancien ministre, Mohamed Seghir Kara, s'est engagé à intercéder auprès du ministre de l'Education nationale. Le Conseil des lycées d'Algérie n'a pas omis aussi d'exprimer son soutien, tout en apportant une aide logistique aux grévistes. Trois d'entre eux ont été évacués à l'hôpital, leur état de santé étant sérieusement détérioré.