Les enseignants et adjoints d'éducation de la wilaya de Bouira bouclent aujourd'hui leur douzième jour de grève de la faim sans que cela suscite la réaction des autorités. Affaiblis, fragilisés, voire gravement malades, ils continuent néanmoins à « tenir le coup ». Il faut aussi relever le fait qu'ils passent la nuit dehors sous la pluie battante enregistrée ce week-end. La vingtaine de grévistes ayant élu domicile devant la porte d'entrée de la Maison de la presse Tahar Djaout, à Alger, subit, rappelle-t-on, une « injustice » flagrante. L'accusée étant la direction de l'éducation de Bouira qui les a employés pendant plusieurs années avant qu'elle ne décide de les mettre à la porte. Motif : pas de postes budgétaires. Les grévistes, de leur côté, crient à qui veut les entendre que « leurs » postes (budgétaires) ont été détournés au profit des « amis et copains ». Rappelons aussi que ces enseignants et adjoints d'éducation ont été priés de quitter leur lieu de travail après un arrêt rendu par le Conseil d'Etat, et ce, en plein mois de Ramadhan. Toutefois, un vaste mouvement de solidarité prend forme autour de la cause des grévistes. L'Union nationale des travailleurs de l'éducation (Unpef), le Conseil des lycées d'Algérie (CLA), ainsi que l'Union de wilaya UGTA de Bouira qui appelle aujourd'hui à un arrêt de travail de 15 minutes à travers l'ensemble des établissements scolaires de la wilaya (de 10h à 10h15), se disent consternés par le silence affiché jusque-là par les pouvoirs publics. A noter que les députés Kara Mohamed Seghir (FLN) et Ali Brahimi (RCD), tous deux élus de Bouira, devront rencontrer aujourd'hui le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, « afin de parvenir à une fin heureuse de cette lamentable situation ». Une source proche de l'APN indique que le ministre de tutelle a piqué une colère lorsqu'il a eu vent de la « hogra » subie par ces grévistes.