Comme au début de chaque hiver bien que, cette fois-ci, nous soyons encore en plein automne, la station balnéaire de Ben M'hidi (environ 10 000 habitants) revit les mêmes désagréments, qui se répètent chaque année à cette période au grand dam de ses habitants. C'est ainsi qu'à la moindre goutte de pluie toutes les cités, habitées majoritairement par des travailleurs de Sonatrach, sont plongées dans le noir suite aux coupures répétitives d'électricité dues à la mauvaise qualité des isolants et des câbles aériens utilisés par la Sonelgaz, car non adaptés à l'air marin, très corrosif, et aux très forts vents du nord-ouest. Les routes et voies d'accès sont transformées en immenses mares d'eaux sablonneuses et boueuses, charriées par les pluies et non évacuées par un réseau VRD inexistant. La situation s'est encore aggravée à hauteur du lycée, récemment inauguré, et dont les alentours sont restés à l'état de chantier : route défoncée et eaux stagnantes, gênant considérablement l'accès à leurs établissements des lycéens et des écoliers lorsqu'il pleut. La situation n'est pas meilleure du côté de la route longeant les plages, puisque l'on assiste à de véritables éboulements des flancs sablonneux longeant le CW18, générés par une déforestation destructrice des pins maritimes qui retenaient les sables, lesquels s'effritent maintenant à la moindre pluie et s'entassent sur la route, causant parfois des dégâts importants aux puits construits par la Sonatrach dans les années 1970, et qui continuent d'alimenter les cités de Ben M'Hidi, faute de réseau ADE. Mais cette fois-ci, les dégâts sont autrement plus importants. Sous l'effet des dernières pluies, une crevasse impressionnante est apparue sur le flanc de la route, à hauteur du camp « GTP », entraînant la rupture de deux grosses canalisations d'eaux usées, qui se déversent depuis plus de quinze jours à ciel ouvert, fermant pratiquement la route et endommageant une canalisation d'eau potable suspendue en plein air faute de support, qui risque de céder d'un jour à l'autre, et surtout polluant la nappe phréatique des cités. Cette situation a été causée par les pluies, mais aggravée par les travaux de réalisation d'un lotissement de villas et de logements, dont le promoteur est l'agence foncière de Skikda. Celui-ci n'a même pas initié des travaux de confortement du terrain avant de construire ces logements, mettant en danger les nouvelles constructions dont une partie est déjà menacée de ruine par l'affaissement du terrain. Entre-temps, aucune réaction n'a été enregistrée du côté des services communaux, qui attendent probablement une catastrophe humaine et environnementale, avant d'ériger quelques gabionnages ça et là, comme chaque année en pareilles circonstances. L'avenir n'est cependant pas aussi noir pour les habitants de Ben M'hidi, qui ont été agréablement surpris de voir, ces jours-ci, des équipes d'ouvriers creuser des tranchées destinées à abriter les canalisations de gaz naturel, dont ils attendaient l'arrivée depuis un quart de siècle et après maintes réclamations. Selon l'entrepreneur chargé de ces travaux, ceux-ci seront achevés dans un délai de 5 mois si tout marche bien. Mais ne dit-on pas qu'une hirondelle ne fait pas le printemps ? Car les besoins de cette localité, qui ne vit réellement qu'à partir du printemps et jusqu'à la fin de l'été, sont énormes. Les réseaux VRD et AEP sont inexistants, le réseau électrique est défectueux, en plus de l'absence d'infrastructures de culture et loisirs, de terrains de sports à l'abandon, et dont certains ont été affectés à la construction de logements et de locaux commerciaux. Ce qui n'empêche pas les candidats aux prochaines élections locales de faire leur campagne électorale en promettant monts et merveilles aux électeurs de Larbi Ben M'hidi, qui ont perdu leurs illusions depuis longtemps face aux nombreuses promesses non tenues.