A l'hôpital de Aïn El Hammam, le service gynécologie-obstétrique fonctionne sans aucun médecin spécialiste. Une situation qui perdure depuis huit ans. L'accouchement est ainsi source de beaucoup d'angoisse pour de nombreuses femmes. « Le travail ne peut être aisément assuré par uniquement des sages-femmes, car nous ne pourrons pas assumer les conséquences d'une complication de dernière minute qui nécessitrait une intervention », nous dira une sage-femme. Les cas nécessitant une prise en charge spécialisée ou une césarienne sont évacués vers la clinique Sbihi Tassadit à Tizi Ouzou où, le plus souvent, la parturiante se trouve livrée à elle-même, signale-t-on. Si le suivi prénatal est assuré par les gynécologues privés, combien sont-elles ces femmes enceintes qui, pour une simple opération, doivent courir des risques après une évacuation dans des circonstances contraignantes ? L'ordre des médecins n'est-il pas ici interpellé pour débattre d'une telle situation et se pencher sur la revendication de la revalorisation des « vacations ou conventions » liant les gynécologues privés aux hôpitaux ? Un futur papa, inquiet de la grossesse jumellaire de sa femme, dira : « A quoi bon se faire suivre en payant des échographies en prénatal durant neuf mois, si à la dernière minute, on se retrouve seul, désarmé face à un petit problème, sans notre docteur à nos côtés ? » Ces appréhensions sont partagées par beaucoup de femmes et de pères de famille qui ne savent plus comment réagir devant cette grave lacune qui nuit au fonctionnement de l'hôpital.