Les communes algériennes sont encore surendettées. Selon le ministre délégué chargé des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, la dette des communes est estimée aujourd'hui à près de 20 milliards de dinars. « Nous avons épuré une première liste de dette antérieure à 2004 qui a été estimée à 22 milliards de dinars. Nous pensions que le problème était réglé, mais cette dette s'est reconstituée », affirme-t-il en marge de la 10e session du comité bilatéral frontalier algéro-malien, tenue hier à Alger. La première enveloppe octroyée a servi, selon lui, au règlement des dettes vis-à-vis des entreprises publiques, telles que Sonelgaz, PTT et ADE. « Beaucoup d'entreprises privées chargées d'effectuer divers travaux et celles qui ont été réquisitionnées lors de la catastrophe de Bab El Oued en 2003 et celle du séisme de Boumerdès en 2001 n'ont pas été payées », explique-t-il. Les travaux accomplis par ces entreprises, ajoute-t-il, étaient faits « sur recette non existante ». « Les dettes, ce sont des factures rejetées par les receveurs municipaux parce que la recette correspondante n'existe pas. C'étaient des promesses de recettes qui devaient arriver du ministère des Finances par rattachement de crédits », déclare le ministre, en précisant que le contentieux est assez lourd, puisque beaucoup de plaintes étaient déposées devant la justice qui se sont soldées par des décisions favorables aux entreprises. Le ministère de l'Intérieur, dira-t-il, compte résoudre cette question dans les prochains jours. « Nous avons déjà sérié ces questions dans l'objectif de définir les dettes à la charge de l'Etat et l'administration centrale qui devront être réglées au niveau du Fonds de calamités. En revanche, les dettes qui sont à la charge des communes doivent être inscrites et rééchelonnées en fonction des budgets actuels ou prochains », ajoute Daho Ould Kablia. Cet engagement à épurer les redevances des collectivités locales ne concernera pas, souligne-t-il, les dettes liées au fonctionnement des communes. « L'Etat ne payera pas les dettes liées au fonctionnement des communes. Ce sont des défaillances de gestion », martèlera-t-il.