«Sur 1 500 communes, 450 élus en fin de mandat, dont des présidents d'APC, ont été poursuivis en justice», a révélé, hier, Daho Ould Kablia. S'exprimant en marge de la rencontre gouvernement-walis sur la jeunesse, le ministre délégué chargé des Collectivités locales a, en outre, fait savoir que la plupart de ces élus poursuivis ont été acquittés. Ce phénomène, qui touche à présent nos élus locaux, n'est pas du tout propre à une seule formation politique, car plusieurs partis de courants différents, et ce, depuis le multipartisme ont enregistré, ces dernières années, des cas similaires. A titre indicatif, Boudjerra Soltani, président du Mouvement pour la société et la paix (MSP), une formation politique membre de l'alliance présidentielle, a indiqué, hier, que 297 candidats du MSP ont été rayés des listes électorales, et ce, pour des «problèmes techniques insignifiants». «Les administrateurs travaillent dans une administration archaïque», ajoute-t-il. Ainsi, les représentants du peuple au niveau des assemblées locales poursuivis l'ont été pour plusieurs chefs d'inculpation, à savoir la dilapidation des biens publics et des terres agricoles, de passations illicites des marchés et faux et usage de faux. Le préjudice financier causé aux collectivités locales est estimé, en effet, à des milliards de dinars. Conséquence : les APC sont officiellement certifiées, dans le projet de loi de finances 2008, déficitaires. Face à ce marasme financier, l'article 78 de ce texte prévoit, pour l'année prochaine, la couverture des dettes APC (arrêtées au 31décembre de l'année 2006), par des dotations inscrites au budget de l'Etat. En terme de chiffres, pas moins de 150 milliards de dinars ont été débloqués par le Trésor public pour rétablir, un tant soit peu, la situation. Il convient de signaler que le chiffre avancé hier par Ould Kablia est relativement supérieur à celui qui a été rendu public par Yazid Zerhouni. Ce dernier a récemment situé le nombre d'élus poursuivis en justice, lors de la visite du chef de l'Etat à Oum El-Bouaghi, notamment pour escroquerie, corruption et mauvaise gestion à 300. «Ce chiffre n'est pas énorme, d'autant que le phénomène existe dans tous les pays du monde», avait expliqué le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. De leur côté, les partis politiques, afin de sensibiliser leurs militants, et aussi éviter à ce que ces derniers portent atteinte à leur image, via les poursuites judiciaires, voire avec l'emprisonnement des certains maires et adjoints, organisent, la veille de chaque rendez-vous électoral, des conférences de vulgarisation.