Après avoir causé des ravages au printemps dernier, le mildiou (un parasite dévastateur) a fait récemment sa réapparition dans la plaine du Chéliff où l'on compte de grandes surfaces de ce produit. A la station régionale de protection des végétaux sise à Medjadja, au nord de Chlef, c'est le branle-bas de combat, comme nous avons pu le constater lors d'une visite sur les lieux. Des équipes d'ingénieurs et de techniciens étaient sur le point de prendre le départ vers les exploitations de Aïn Defla et de Chlef dans le but d'assister les fellahs et de veiller au bon déroulement de l'opération de lutte contre le fléau. « Les premiers symptômes du mildiou se sont manifestés sur les feuilles et la tige de la pomme de terre cultivée dans les communes de Medjadja, Oum Drou, Chlef, El Amra, El Abadia, Aïn Defla, les Aribs et El Mekhatria, dans la wilaya de Aïn Defla. Aussitôt l'alerte donnée par nos stations de surveillance, nous avons dépêché des équipes de spécialistes pour préconiser les méthodes de traitements préventifs et les produits à utiliser dans pareille situation. Il faut dire que ce dispositif a été à maintes reprises porté à la connaissance des producteurs de la pomme de terre de la région. Il fallait agir vite dans le but d'éviter la propagation de la maladie aux tubercules », indique le directeur de la station, Boualem Mekhaneg.D'après lui, les conditions climatiques — chutes de pluie et forte humidité — ajoutées à la « négligence des fellahs » représentent les facteurs essentiels ayant favorisé ce parasite, en dépit des conseils et recommandations de la station. « Nous avons organisé pas moins de quinze regroupements des producteurs des deux wilayas durant le Ramadhan passé. Nous leur avons expliqué une nouvelle fois les actions à engager pour éviter une nouvelle catastrophe. Il a été surtout question du dispositif de lutte à mettre en place d'une manière continue et régulière et à des intervalles déterminés. Malheureusement, nos consignes et la marche à suivre n'ont pas été suivies par beaucoup de fellahs », ajoute-t-il encore. Les surfaces touchées ne sont pas encore connues avec exactitude, mais elles seraient importantes si l'on se réfère aux superficies exploitées dans la plaine en question. La wilaya de Aïn Defla compte 10 000 ha cultivés cette année, suivie de Chlef avec 2500 ha. Rappelons que la première wilaya assure près de 30% de la production nationale en la matière. Le traitement préventif reste, d'après le directeur de la station de protection des végétaux, l'unique moyen pour circonscrire le parasite et éviter qu'il se transmette aux tubercules, d'autant qu'il ne reste que deux ou trois semaines pour la récolte de la pomme de terre d'arrière-saison. Mais c'est surtout celle de saison qui sera plantée dès le mois de janvier prochain qui présente le plus de risques, selon le même responsable, car elle coïncidera avec le printemps où les fluctuations de la température sont généralement omniprésentes. Il y a aussi le potentiel infectieux qui affecte les surfaces de pomme de terre surexploitées, notamment à Aïn Defla. A noter que la pomme de terre d'arrière-saison produite à Mostaganem a fait son apparition sur les marchés de Chlef où elle est cédée entre 40 et 50 DA le kilo. A moins d'une nouvelle calamité, les prix risquent encore de chuter, selon des commerçants.