Les services de l'Algérienne des eaux (ADE) ont été la cible de sévères critiques de la part des citoyens de la ville de Constantine lors de l'émission radiophonique Forum diffusée sur les ondes de la radio régionale, en présence de certains représentants de la presse. Les carences constatées dans la gestion des ressources en eau, dont la ville a bénéficié après l'inauguration du barrage de Béni Haroun, le 5 septembre dernier, et les multiples fuites recensées depuis des mois dans les différentes cités, ainsi que les coupures d'eau qui peuvent durer des semaines, sont à l'origine d'une vive colère exprimée par des clients, qui croyaient connaître la fin de leur calvaire. Reconnaissant ces carences, aggravées par le mauvais accueil, réservé aux citoyens par certains responsables des antennes de l'ADE, le directeur de l'unité de distribution, Amor Chaïb, avancera le déficit en équipes d'intervention pour une entreprise qui fait face aussi à des problèmes techniques, survenus sur les réseaux de la ville d'El Khroub, la nouvelle ville Ali Mendjeli, El Guemmas et la cité Erriadh. « Pour la seule nouvelle ville Ali Mendjeli, nous avons réparé 42 fuites sur 63 points recensés, alors que 365 fuites ont été colmatées dans les secteurs de la vieille ville, Sidi Mabrouk, Benchergui, Bellevue et Emir Abdelkader », dira le responsable de l'ADE. Ces problèmes, dus à la faible résistance des conduites à la pression de l'eau provenant de la station de traitement de Sidi Khelifa, ont influé sur l'alimentation de certains sites à partir du barrage de Béni Haroun, à raison de 105 000 m3/jour. Il faudra attendre jusqu'au début de l'année prochaine pour atteindre 260 000 m3/jour, car le réseau existant, qui ne répond pas aux normes requises, devra être revu. Sur ce plan, l'on apprend que l'opération de réhabilitation du réseau principal d'AEP du groupement de Constantine a atteint un linéaire de plus de 81 km, alors que l'étude a prévu au départ la remise à neuf de 64 km. Ceci indique que le délai d'achèvement du projet, fixé initialement pour le mois de mai 2008, sera largement dépassé, sachant que les études d'exécution pour les villes d'El Khroub, Hamma Bouziane, Aïn S'mara et Didouche Mourad prévoient la rénovation de 40 km, ce qui portera le total à 120 km. Autant dire qu'en dépit de son importance, le projet a causé d'énormes ennuis aux citoyens, faute de coordination entre les services de l'ADE et ceux de la société des eaux de Marseille (SEM) , chargée du suivi. Des fuites d'eau importantes ont fait leur apparition, juste après le passage des équipes chinoises dans la cité Sarkina et la vieille ville, alors que dans plusieurs autres sites, des citoyens ont toujours soif. L'absence d'un moyen de communication efficace et fiable, ouvert en direction des consommateurs, reste toujours le point noir à l'ADE. Les services de cette dernière demeurent difficilement joignables. On apprend de la bouche du directeur que malgré plusieurs réclamations, le centre de réception des appels de l'ADE ne dispose que d'une seule ligne téléphonique, elle même défaillante.