Au « votez massivement » des partis en lice, les citoyens des Hauts-Plateaux considèrent les élections comme un non-évènement . A Sétif, comme sans nul doute partout ailleurs, la campagne électorale n'a fait l'objet d'aucun engouement populaire. Hormis les partisans, les états-majors de partis, les cousins et les concernés par de telles échéances électorales, la majorité silencieuse ne s'est pas mêlée à la question, classée par bon nombre de citoyens comme un non-évènement. Le désintérêt du citoyen de la capitale des Hauts-Plateaux pour le fait politique (boulitique pour la majorité) et pour la future tête de l'exécutif communal est perceptible, comme c'était le cas pour les précédentes élections législatives qui n'ont pas drainé ou attiré, c'est selon, grande foule. Conscients de cette donne, les partis concernés par le vote de demain ont opté pour le slogan « votez massivement » dans leur propagande. Même l'approche de proximité n'a pas donné les résultats escomptés par les formations qui sont parties à la rencontre de la population, laquelle ne croit plus aux promesses des candidats, « hantés » par le spectre de l'abstention qui plane sur les têtes comme une épée de Damoclès. A ce propos, Mohamed, fonctionnaire à la retraite rencontré dans une librairie, dira : « Les préoccupations du citoyen concernant son quotidien sont les derniers soucis de cet inamovible personnel politique qui a montré ses limites. Les questions de revêtement, d'assainissement, de décharges, d'AEP, de ramassage scolaire, de logement, d'aides à l'auto-construction, ne sont pris en charge que par les pouvoirs publics qui font, qu'on le veuille ou non, le travail des élus, lesquels se sont, lors du dernier mandat, empêtrés dans des faux problèmes ». Youcef, un ex-haut cadre des Postes et télécommunications, est d'un autre avis et précise : « Il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac. Des têtes de listes, porteuses de bonnes convictions, incarnant en même temps le changement sont en mesure de redorer le blason de la cité, terni par les pratiques de certains faux politicards qui ont tout souillé ». Notre interlocuteur croit en des lendemains meilleurs, même s'il n'exclut pas un fort taux d'abstention, « prévisible et compréhensible », assure-t-il et d'ajouter : « Je comprends le scepticisme de mes concitoyens bernés par de fausses promesses des années durant. L'abstention, qui est une autre forme d'expression, doit donner à réfléchir aux gouvernants, sommés de composer avec une population qui sait faire la différence entre le bon grain et l'ivraie ». Ceci dit, la campagne qui s'achève a, sans nul doute, apporté un débat contradictoire, feront remarquer de nombreux initiés, qui se répercutera positivement sur la gestion de la cité, ayant des années durant fait, et en de nombreux domaines, du surplace. Avant de connaître les futurs locataires des 60 communes qui vont changer de main, il est important de s'interroger sur l'ex-parti unique, qui a raflé en octobre 2002 plus de 206 sièges sur les 576 mis en jeu, s'il en fera autant cette fois-ci ? Le RND, qui n'a pu préserver des 56 communes gagnées lors du scrutin de 1997 que 2 municipalités, remontra-t-il la pente ? Le FFS, qui s'est adjugé 53 sièges et 9 communes du Nord, fera-t-il mieux, d'autant qu'il a étendu sa participation à 20 communes ? Les observateurs sont par contre impatients de connaître les résultats du RCD, du FNA et du PT, qui vont certainement brouiller bon nombre de cartes.