La richesse et la magnificence de l'art floral japonais, Ikebana, ont été mises en exergue lors d'une démonstration organisée mercredi soir à Alger, dans le cadre du Festival culturel japonais tenu dans la capitale. Mme Claire Delort Janssens, maître de l'école Ikenobo et présidente de Ikebana International France, a présenté une composition appelée « Shoka-shinfouta », bouquet de base de l'Ikenobo, en utilisant des vases plats et des plantes locales de saison telles que celles appelées communément les « oiseaux du paradis » et le croton. Mme Yasuka Manako, grand maître de l'école Ikenobo, a créé une œuvre florale en mélangeant avec beaucoup d'harmonie le style occidental et celui d'Extrême-Orient. « Ma source d'inspiration est multiple. Elle peut venir de la nature ou de mon cœur », a confié l'artiste qui a opté pour les couleurs rouge et blanche, en référence à l'emblème du Japon et aux fêtes traditionnelles. Mme Rika Kimura, de l'école Sogetsu, créée il y a 80 ans, a réalisé un bouquet de tendance moderne, à partir d'algues sèches, de roses, d'aloès, d'iris et de feuilles de bananiers. L'Ikebana, qui dérive d'une pratique bouddhique d'offrande de fleurs au Bouddha et aux morts, devint au XVIe siècle, l'art d'arranger les fleurs et intégrer, sous le nom de « chabana », à la cérémonie du thé. Il comprend plusieurs styles dont celui appelé Rikka, consistant à élaborer une représentation de l'univers en confectionnant un paysage miniature à l'aide de sept tiges selon un arrangement triangulaire (symbolisant le ciel, la terre et l'homme) et caractérisé par l'asymétrie et la profondeur spatiale. Par la suite, de nombreuses écoles d'arrangement floral se développèrent, chacune d'elles explorant une variante du style « rikka » original.