Cause intempéries, les Algériens n'ont voté qu'à moins de la moitié, selon le ministre de l'Intérieur, expert en météo politique. Si, bien sûr, on ne saura jamais de combien ont été gonflés les résultats, les dirigeants nous ayant habitué à revoir les copies en dernière minute, il reste que les partis de l'alliance n'ont pas fait de gros scores, grignotés par les nouveaux. Le FLN n'a obtenu la majorité que dans 10% des APC, le RND dans 107 communes et le MSP dans 16 communes sur les 1541. Une petite douche pour le trio rentier, qui même en jouant à l'opposition, critiquant le fonctionnement de l'Etat, n'a pas réussi à berner totalement l'opinion. Il y a par contre un enseignement dans ce scrutin, c'est la première fois que des élections se déroulent sans commission de surveillance et les partis politiques, qu'ils soient poliment installés dans l'opposition ou faisant fonction d'excroissances cutanées du régime, avouent que le scrutin s'est bien déroulé. Avec commission contre la fraude, il y a fraude, sans commission, il n'y en a pas. C'est-à-dire que là où l'on place des organismes de contrôle, il y a dérapage, en clair, c'est l'antivirus qui constitue lui-même le virus. En dehors d'installer des virus anti-antivirus sur les machines du système et alourdir l'ensemble, qu'y a-t-il lieu de faire ? Laisser l'Algérie se gérer elle-même, avec le moins d'Etat possible. Mais restons pessimistes, pour des raisons de santé. Les plus paranoïaques parmi les analystes politiques disent que les élections communales n'ont aucun sens puisque les APC n'ont aucun pouvoir, un papier signé par un maire n'a même aucune valeur en justice. Pourquoi les truquer ? Rappelons que le FIS avait gagné les communales et s'était fait arrêter quand il est monté à l'assemblée. Alors trucage ? Juste une question : ceux qui sont morts dans les dernières intempéries ont-ils voté ?