Photo : Riad De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Les sorties sur le terrain fin août dernier et début septembre des équipes d'assainissement affiliées à la Société des eaux et d'assainissement de Constantine (SEACO), une nouvelle entreprise mixte algéro-française qui a pris le relais de l'Office national d'assainissement (ONA), n'auront pas évacué les risques d'inondation. Les eaux de pluie ont noyé les cités de la capitale de l'Est juste après les fêtes de l'Aïd. Le travail prévisionnel, qui consistait à déboucher les caniveaux, les avaloirs et autres voies d'évacuation des eaux, notamment au niveau des nouvelles cités, a, semble-t-il, été neutralisé par la forte pluviométrie enregistrée, qui a compliqué la situation. La boue a rebouché les conduites.Pourtant, après l'établissement d'un relevé des points névralgiques sujets à l'éternel problème d'engorgement, les équipes de la SEACO sont intervenues en différents points de la circonscription. «Nos équipes ont travaillé dans plusieurs localités ; c'est le cas de Didouche Mourad, d'Aïn Smara, d'Aïn Abid,… L'opération est anticipée avec l'organisation de multiples campagnes relatives au nettoyage ayant précédé les premiers jours d'automne», devait expliquer M. Boughedda, directeur adjoint de communication au sein de l'organisme sus mentionné. Et d'ajouter : «Du temps de l'ONA ou actuellement avec la SEACO, le service spécialisé en assainissement a toujours effectué son travail comme il se doit et avec les moyens de bord. Le mal de ces accumulations récurrentes est à rechercher dans le sous-dimensionnement des réseaux». Cela dit, il est des espaces urbains qui souffrent d'un manque d'aménagement approprié répondant aux normes requises. Cette anomalie serait en passe de devenir le propre des chantiers engagés à Constantine et de ses municipalités. Il suffit de sillonner les communes du Khroub ou encore de la nouvelle ville pour longer les eaux stagnantes aux abords les bâtiments. Faut-il pareillement pomper dans les cités de Boussouf, de Daksi, d'Oued El Had dans le chef-lieu pour dégager le passage. Incontestablement, les trois journées pluvieuses de mercredi à vendredi derniers ont mis à nu les défaillances techniques du procédé d'aménagement appliqué dans quelques espaces, et, par là, il serait exigé d'interpeller les services techniques opérant dans les communes. A ce sujet, il est à rappeler que le premier constat sur ce «bricolage» a été fait la semaine dernière par le chef de l'exécutif en visite d'inspection à Zighoud Youcef où il a sommé les bureaux d'études de tracer des esquisses précises comme il avait sommé les élus de revoir leur copie en matière de restructuration et d'aménagement. Soit une constatation qui corrobore en partie la thèse du sous-dimensionnement évoqué par l'adjoint de la SEACO. Constantine détient 125 «bouchons» se transformant en pseudo «retenue collinaire» durant les intempéries. «Environ 64% ont été résolus grâce à l'intervention de nos services, dira le responsable, le pourcentage restant requiert encore des bouchées doubles pour empêcher des inondations. La mise à niveau se concrétisera par une prise en charge technique à des endroits bien précis», soutient le chargé de la communication. Parmi ces points noirs, il est utile de mettre en relief le tronçon de Sissaoui qui demeure sous les flots à chaque intempérie. Une situation qui contraint les services de la Sonelgaz aux coupures volontaires d'électricité. «C'est pourquoi une étude technique approfondie assortie d'un diagnostic pour entrevoir un désengorgement rapide en cas de fortes précipitations demeure le seul remède pour mettre fin à cet éternel problème», estiment les responsables. Pour les intempéries du dernier week-end, les services d'assainissement alertés par le bulletin météo actionné par la wilaya ont pu intervenir en mobilisant 6 équipes réparties en différents emplacements submergés. Même les trémies de Filali et de Zouaghi n'ont pas été épargnées par le déluge. A vrai dire, si la colère du ciel a inondé les cités fragiles, il n'en demeure pas moins que le laisser-aller et les réalisations hors normes ont contribué à la dégradation des réalisations. Désormais, la donne technique en plus esthétique des ouvrages achevés devrait être exhumée pour subir des rectifications quitte à présager de «la casse». Les citoyens en ont le ras-le-bol des flots et du danger qui en résulterait que ce soit sur les axes routiers ou dans leurs habitations. Même si les services de l'assainissement demeureront présents à chaque changement climatique pour chasser les eaux accumulées, le problème ne sera résolu qu'à moitié. A cause des finitions aléatoires apportées aux quais, regards, avaloirs… on oublie souvent que l'eau emprunte la pente et non le contraire.