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Les explications des professionnels
contre-performances de la pêche
Publié dans El Watan le 20 - 11 - 2004

Port de pêche de Béjaïa. Le temps est légèrement voilé, mais la mer est calme. Des poissonniers et de nombreux badauds, agglutinés çà et là le long du quai, attendent. 12h30, El Marhaba est le premier chalutier à franchir la passe. On regarde accoster.
Les marins, une dizaine, les traits tirés par une nuit blanche, s'affairent frénétiquement aux dernières manœuvres. La cargaison est rapidement enlevée. La prise est somme toute « mieux que rien », chuchote un curieux, allusion faite au mois de brume qui vient de passer. Les revendeurs engagent aussitôt l'enchère. On susurre sa proposition à l'oreille de l'armateur. Quelques minutes à peine ont suffi pour s'arracher la quinzaine de casiers de poisson blanc, quatre de rouget, une quantité de « bouillabaisse », une moitié de cagette de raie et une dizaine de « bomchita ». Quelques instants plus tard, des chalutiers font leur apparition dans le bassin du port. Le Ahmed ouvre la file. Il est suivi de Hocine Saâda, El Hadi , le Sofiane, le Nanou. Le Ahmed semble le plus gratifié par la grande bleue : une dizaine de casiers de rouget, une douzaine de « bomchita » entre gros et moyen, quatre de « bouga », un casier de poulpe, un de « gros yeux » et un autre de sole. La pêche a été bonne « pourtant, naguère, la prise était souvent trois fois plus importante », nous dira le raïs. Le Saâda, un chalutier pélagique, a lui aussi ramené dans ses filets une trentaine de casiers entre sardine, grosse saurelle, bouga, cochon de mer et étoiles. L'enchère dans le hangar de l'armateur du Ahmed a porté à 2300 DA le casier (22-25kg) de bomchita et à 10 700 DA celui de rouget. La grosse saurelle est cédée par le patron du Hocine Saâda à 2700 DA le casier, la moyenne, quant à elle, tournera autour des 2000 DA. Ce n'est pas donné, et au marché de la plaine de Béjaïa, les prix au détail grimperont sans doute beaucoup plus haut. Les raisons ? Elles sont nombreuses et complexes. Les différents acteurs qui composent tout ce petit monde lié à la pêche, les situent pêle-mêle dans la nature du relief, la vétusté de la flotte, l'archaïsme de son armement, les techniques de pêche mises en œuvre, le degré de professionnalisme des équipages...
Enchères sur les quais
Kader, marin pêcheur, évoque la pollution qui de plus en plus raréfie le poisson sur nos côtes, preuve en est, dit-il, la disparition des moules, escargots et autres fruits de mer. « Le type d'équipement en communication, l'insuffisance et l'archaïsme de l'armement, le type de sonars usités rendent impossible une pêche à plus de 20 miles », ajoutera-t-il encore. « On pousse à une profondeur de 300 m, alors qu'à la limite des eaux territoriales, la crevette par exemple meurt de vieillesse », se plaint notre interlocuteur en faisant remarquer, l'air dépité, que dans ces dures conditions, le labeur reste largement sous-payé. Au sujet des bandes d'alevins, Kader préconise un réaménagement de la période de désarmement des navires, temps de reproduction chez les poissons. Soit continuer de pêcher jusqu'à fin mai et ne réarmer qu'en d'octobre. M. Mouloudji, armateur d'El Marhaba, impute la mauvaise pêche à un facteur naturel d'abord. Le relief du sahel béjaoui se distingue par plus de bancs rocailleux que de plateaux, contrairement à la côte jijelienne. L'autre facteur évoqué est l'aspect rudimentaire du matériel employé. Ce qui cantonne la pêche sur la bande côtière et d'où une surcharge de la flotte. Pour cet armateur, l'aspect relatif au professionnalisme des équipages est aussi à prendre en compte. Les marins spécialisés se font de plus en plus rares. M. Mouloudji regrettera qu'il n'y ait pas passation d'expérience entre anciens personnels et nouveaux et une formation dès le jeune âge (à partir de mousse jusqu'à devenir raïs). Sur le plan de l'équipement, notre interlocuteur émet le souhait de voir dans un premier lieu le prix du gasoil soutenu par l'Etat, comme cela se fait ailleurs, et à court terme la mise en place d'une structure, sous forme par exemple de coopérative, chargée de la vente de pièces de rechange et des réparations (celles-ci sont assurées pour l'instant par les armateurs eux-mêmes, boudant l'Ecorep et l'Erenav, dont les devis sont jugés exorbitants). En plus du constat dressé par cet armateur, M. Rezzoug, patron du chalutier Ahmed, dénonce les poissonniers qui « augmentent à leur guise les prix au détail ». Il cite l'exemple d'une prise où la sardine cédée à 100 DA le casier est revendue au consommateur à 50 DA le kilo. Mouloud, un revendeur présent à la discussion, refuse que la balle lui soit renvoyée, sans convaincre cependant. Le délégué à la pêche ne passera pas à travers les filets des armateurs, « ses promesses ne sont pas tenues », dénoncent-ils, au sujet, entre autres, du retard accusé par la mise en place de nouveaux quais promis.


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