L'ouverture du marché national du tabac (production, commercialisation et importation), consacrée par un décret exécutif en vigueur depuis le 20 octobre dernier, a été très favorablement accueillie par des investisseurs versés dans le domaine. La société Tobacco-Bentchikou Corporation (TBC), l'un des plus anciens investisseurs algériens dans l'industrie du tabac, compte d'ores et déjà mettre le paquet pour reconquérir des parts du marché national. Contacté par téléphone, le président-directeur général de cette société, sise à Constantine, Nacer Mohamed Fawzi Bentchikou, n'a pas caché sa « satisfaction » et son « soulagement » à la promulgation de ce décret qu'il qualifie de « très bonne chose ». « Nous sommes en préparation pour la souscription à cette nouvelle législation », annonce l'industriel. La promulgation du décret, ajoute-t-il, permettra de « redynamiser la culture du tabac en Algérie et créer des postes d'emploi et permettra, surtout, au Trésor public de recouvrer d'importantes recettes fiscales ». L'ouverture du marché national du tabac aura, par ailleurs, comme conséquence directe, souligne M. Bentchikou, la diminution sensible du trafic illégal du tabac et de la contrebande. Cette dernière est à l'origine d'un important manque à gagner pour le Trésor. Sur les potentialités du marché national, l'opérateur économique estime que le potentiel est « très important ». « Le marché algérien est demandeur de 1,7 milliard de paquets par an. » La Société nationale du tabac et allumettes (SNTA), qui détient actuellement le monopole sur le marché national, ne produit, dit-il, que « 900 millions de paquets par an, ce qui fait que le besoin reste énorme ». Malgré la situation de monopole, le marché national du tabac reste le deuxième pourvoyeur de fiscalité après Sonatrach. Pour l'année dernière, la SNTA a versé au Trésor public 32 milliards de dinars au titre des recettes fiscales. D'après une étude publiée dans la revue française La Santé de l'homme, la consommation de tabac en Algérie « a triplé en vingt ans, et un fumeur sur deux a moins de 27 ans ». La consommation du tabac en Algérie est actuellement, souligne M. Bentchikou, au niveau de « 2, 3 cigarettes par jour et par tête d'habitant ». Un taux qui augmentera, selon lui, dans les prochaines années pour atteindre les 2,5 cigarettes par jour et par tête d'habitant.