Dans la foulée du processus de libéralisation du marché des produits tabagiques, consacrée par le décret exécutif n° 04-331 du 18 octobre 2004 portant réglementation des activités de fabrication, d'importation et de distribution de produits tabagiques, le marché des tabacs connaît des évolutions importantes marquées par la démonopolisation relative du secteur. Des évaluations récentes estiment la taille du marché algérien à près de 1,2 milliard de paquets de cigarettes et 500 millions de boites de tabac à priser-mâcher. Compte tenu du contexte socioéconomique actuel, la demande en produits tabagiques est appelée à croître pour atteindre, dans le cas de la cigarette, le niveau de 1,5 milliard paquets à l'horizon 2015. Présentement, l'approvisionnement du marché des produits tabagiques en Algérie est dominé par une entreprise publique proposée à la privatisation, la SNTA, qui accapare 73 % du marché national pour un chiffre d'affaires hors taxes de 250 millions USD. La SNTA détentrice donc du monopole sur le marché national du tabac, verse annuellement au Trésor public des dizaines de milliards de dinars au titre de recettes fiscales. Aussi bizarre que cela puisse paraître, l'industrie du tabac en Algérie représente le deuxième pourvoyeur de fiscalité après Sonatrach. Secteur à forte valeur ajoutée, l'industrie du tabac commence à se développer et de nouvelles entités ont fait leur apparition depuis 2005 à l'instar de la STAEM, dont les activités sont présentement centrées sur la vente des cigarettes au label de plusieurs firmes multinationales. Après les Marlboro, c'est au tour de British American Tobacco de s'installer en Algérie. Son objectif est de se lancer dans la commercialisation de ses principales marques de cigarettes en l'occurrence Dunhill et Pall Mall. Les promoteurs de ce projet en Algérie ont d'ores et déjà procédé à la création d'une société par actions (SPA), en l'occurrence British American Tobacco Algérie, qui a un statut de fabricant et importateur des marques Dunhill et Pall Mall. Cette société internationale de fabrication de tabac a inscrit sa stratégie de déploiement dans une perspective de prise de participation dans le capital de la SNTA. Mais en attendant le lancement officiel du processus de privatisation de la SNTA, la SPA British American Tobacco Algérie se lancera dans la commercialisation des deux marques sus-citées. Néanmoins, cette libéralisation n'a pas permis pour autant d'enrayer le marché informel du tabac qui contribue pour plus de 20 % à l'approvisionnement du marché en cigarettes. A noter, par ailleurs, que l'industrie algérienne du tabac fonctionne sur la base d'importations de feuilles de tabac. La culture du tabac reste en deçà des objectifs escomptés. Les producteurs de tabac avaient tenu à souligner lors de rencontres organisées entre professionnels que malgré les efforts consentis par l'Etat et la mise en application des différents programmes, la culture du tabac n'arrive toujours pas à atteindre son régime de croisière. Ce déficit est à l'origine de l'importation annuelle par l'Algérie de 20 000 tonnes de tabac alors qu'une même quantité est introduite via les nombreux réseaux de contrebande, particulièrement aux frontières sud-est. Planification, préoccupations du court terme et travaux prévisionnels limités dans le temps et dans l'espace avaient été d'autres points soulevés avec comme souci principal, l'amélioration des cultures et la qualité du tabac. Depuis l'Indépendance, son étude avait été à chaque fois remise aux calendes grecques avec pour résultat une production annuelle d'à peine 3 000 tonnes. Autrement dit, les agriculteurs sont sceptiques quant au développement de la culture du tabac.