Le président américain George W. Bush se rendra début janvier au Proche-Orient, confirmant son implication personnelle dans le nouvel effort de paix engagé à Annapolis entre Israéliens et Palestiniens, alors même qu'Israël renforce le doute, sinon le profond pessimisme qu'il a lui-même favorisé. En effet, et quelques heures à peine avant l'annonce de cette visite, Israël faisait connaître sa décision d'étendre des colonies juives dans la ville d'El Qods. C'était là l'acte de décès de cette conférence qui n'avait pas suscité le moindre enthousiasme. Et pour cause, les Israéliens avaient déjà balisé le terrain, en frappant de nullité des décisions qui allaient découler de cette réunion. Selon des responsables palestiniens, « la visite doit se dérouler du 10 au 13 janvier ». Cette visite sera la première dans ces territoires depuis son accession au pouvoir en 2001 et la première d'un Président en exercice depuis celle de Bill Clinton en décembre 1998. M. Bush effectuera, par ailleurs, son premier voyage en Israël depuis qu'il est devenu président des Etats-Unis en 2001. M. Bush est attendu en Israël le 9 janvier. Voilà donc pour le programme de ce voyage annoncé une semaine après la conférence lors de laquelle Israéliens et Palestiniens se sont entendus, sous l'égide de M. Bush, pour relancer des négociations enlisées et rechercher avant fin 2008 un accord de paix menant à la création d'un Etat palestinien. La conférence d'Annapolis a, cependant, illustré l'importance que les alliés arabes des Etats-Unis accordaient à l'engagement non seulement des Etats-Unis, mais aussi de M. Bush pour résoudre un conflit vieux de 60 ans. En sept années de présidence, M. Bush ne s'est rendu qu'une fois dans la région avec pour motivation première, le conflit israélo-palestinien : c'était en 2003, quand il avait rencontré des dirigeants arabes en Egypte, à Charm el Cheikh et était allé en Jordanie pour un sommet avec le Premier ministre israélien de l'époque, Ariel Sharon, et Mahmoud Abbas, alors Premier ministre palestinien. M. Bush ne s'est jamais rendu en Israël ou dans les Territoires depuis qu'il les a survolés avec Ariel Sharon en 1998 alors qu'il était encore gouverneur du Texas. Il a volontiers été accusé, jusque chez ses alliés, de s'être tenu à l'écart, pour se consacrer à l'Irak par exemple, et de servir presque aveuglément les intérêts des Israéliens. « L'une des choses que j'ai assurée à ces deux messieurs, c'est que les Etats-Unis seront activement engagés dans ce processus, que nous utiliserons tout notre pouvoir pour préparer la création d'un Etat palestinien qui vivra en paix aux côtés d'Israël », a dit M. Bush en présence du Premier ministre israélien et de M. Abbas, à présent président de l'Autorité palestinienne, au lendemain d'Annapolis. Il a donné aux Israéliens et aux Palestiniens son engagement personnel à faire « tout (son) possible », aussi longtemps qu'il sera Président, pour les aider et pour que cette nouvelle entreprise, engagée dans un climat de scepticisme, n'avorte pas comme les précédentes. Il revient donc au président américain, qui quitte la Maison-Blanche à la fin de l'année prochaine, de balayer ce sentiment.