Le président George W. Bush entame, à partir du 8 janvier, une tournée au Moyen-Orient durant laquelle il s'emploiera à promouvoir personnellement les efforts diplomatiques des Etats-Unis en faveur d'un accord de paix israélo-palestinien qui impliquera, notamment la création d'un Etat palestinien indépendant. Outre le Koweït, le Bahreïn, les Emirats arabes unis, l'Arabie Saoudite et l'Egypte, M. Bush se rendra, pour la première fois de sa présidence, en Israël et en Cisjordanie, lit-on dans le communiqué diffusé par le département d'Etat. Il s'agit pour le président, de donner suite au sommet régional qui a eu lieu en novembre 2007 à Annapolis (Maryland), au cours duquel il a déclaré aux représentants israéliens et palestiniens que cette conférence était " le début et non la fin d'un processus " et qu'il y aurait certainement de nombreux obstacles à vaincre avant de parvenir à un règlement durable. Les deux parties, a-t-il dit, sont déjà convenues que c'est en s'aidant mutuellement à réaliser de leurs propres souhaits fondamentaux qu'elles trouveraient la clé " de la réalisation de leurs propres aspirations ". Les Palestiniens désirent " vivre dans la liberté et la dignité, tandis que les Israéliens veulent vivre en paix avec leurs voisins ". Ces deux buts "exigent la mise en place d'un Etat palestinienindépendant, démocratique et viable ", a affirmé Bush. Ce dernier est d'ailleurs le premier président des Etats-Unis à appeler publiquement à la création d'un Etat palestinien indépendant. Il l'a fait lors d'un discours prononcé le 24 juin 2002, quand il a affirmé qu'un changement dans la région s'imposait " pour le bien de toute l'humanité ". Pour arriver à une paix véritable, M. Bush a dit que les deux parties allaient devoir régler des questions fondamentales épineuses, telles que le retrait d'Israël à l'intérieur de frontières sûres et reconnues, le statut de Jérusalem et le sort des réfugiés palestiniens. A Annapolis, le président Bush a promis au président palestinien Mahmoud Abbas et au Premier ministre israélien Ehoud Olmert de s'investir à fond en faveur de cet objectif ambitieux et il leur a donné son " engagement personnel " à appuyer leurs efforts et à sévir, pour ce faire, " des ressources et de la détermination du gouvernement des Etats-Unis ". Parallèlement, les Etats arabes doivent manifester leur soutien vigoureux, tant politique qu'économique, au gouvernement de M. Abbas et fournir à l'Autorité palestinienne l'aide dont elle a absolument besoin, a-t-il poursuivi. Ils doivent également promouvoir le processus de paix en préservant la voie de la normalisation de leurs relations avec Israël, " prouvant ainsi, par leurs actes autant que leurs paroles, qu'ils acceptent qu'Israël et son peuple aient une place permanente au Proche-Orient ". En dernière analyse, toutefois, l'aboutissement des négociations engagées à Annapolis dépendra des Israéliens et des Palestiniens eux-mêmes, a fait observer Bush : "Ll'Amérique fera tout son possible pour favoriser leur recherche de la paix, mais elle ne peut la réaliser à leur place. La réussite de leurs efforts exigera que toutes les parties fassent preuve de patience et de souplesse, et qu'elles soient à la hauteur de leurs responsabilités ". Lors de la Conférence internationale des donateurs qui s'est tenue le 17 décembre 2007 à Paris, les Etats-Unis se sont engagés à verser 555 millions de dollars au titre de l'aide aux Palestiniens, notamment pour des projets de développement, une assistance financière, la réforme du dispositif de sécurité et l'aide aux réfugiés palestiniens. Cet engagement faisait suite à l'annonce faite le 16 juillet 2007 par le président américain d'un don de 190 millions de dollars des Etats-Unis en faveur de l'aide humanitaire à Ghaza et de prêts à concurrence de 220 millions de dollars aux entreprises palestiniennes, canalisés par la Société des investissements privés à l'étranger (Opic).