Ce défilé de prêt-à-porter a été l'occasion de découvrir la mode nigériane, encore discrète. Après les podiums de Washington DC, Atlanta et Houston, les stylistes nigérians ont livré leurs secrets à la capitale de la mode, proposant ainsi des modèles conjuguant tradition et modernité. La plupart des spécialistes de la mode se sont accordés à affirmer que malgré l'audace de certaines créations, il y a eu un manque d'originalité au niveau de la plupart des œuvres qui a, malgré l'abondance des couleurs, quelque peu terni le défilé. Il est à noter que depuis sept ans, la capitale française accueille les stylistes nigérians, sous le regard du président du Nigeria Fashion Show. En effet, Lexy Mojo-Eyes a affirmé que son pays est « fou de mode ». Il a, en outre, rappelé l'ardeur des fashionatas nigérianes, qui collectionnent jean Diesel, tee-shirt Von Dutch et jupe-pagne confectionnée par le couturier du quartier. Présenter les œuvres des stylistes nigérians sur la scène internationale vise à promouvoir « l'ingéniosité et la créativité » des créateurs, ainsi qu'à conquérir un plus large public pour la mode nigériane et africaine. Ainsi, lors de la 8e édition du Nigeria Fashion, les stylistes en herbe Lachike Designs, Elizabeth Claire, Rima Fashion, Tesslo Concepts, Toorad Couture et Modela Couture ont exhibé leurs collections. Ils ont exhibé des modèles oscillant entre le traditionnel et le modernisme. Certains ont revendiqué leur « afrocentrisme », d'autres ont affiché leur courant marginal, sans toutefois apporter d'originalité ou encore d'audace à leurs créations. Les membres du jury, tout comme les présents, ont remarqué l'absence des accessoires sur le podium. Les créateurs se sont servis uniquement de coiffes traditionnelles et de quelques belles perles rouges. De même que les chaussures n'étaient pas assorties aux tenues. Cependant, le plus grand couturier du Nigeria, Bayo Adegbe, a mis à l'honneur les tribus africaines en présentant des modèles archaïques.