Licenciée en anglais, Melle Cherifi Souad s'est fixée comme objectif de sensibiliser les adolescents sur les risques des infections sexuelles. Elle coordonne le Club Santé Jeunesse, créé par l'association algérienne pour la planification familiale (AAPF), en collaboration avec la direction de la Jeunesse et des Sports. 16 éducateurs pairs s'investissent à ses côtés au niveau du centre sportif de proximité (CSP) de Sidi Djillali (Tel : 040-41-62-77 / e-mail : [email protected]). Entretien. C'est le troisième club à avoir ouvert ses portes à l'Ouest, après celui d'Oran et de Tlemcen. Quelles sont vos priorités en matière de lutte contre le Sida ? L'information. Beaucoup d'adolescents ignorent, en effet, ce qu'est le sida, ses modes de transmission et comment se prémunir contre les risques d'infection. Le Club Santé Jeunesse est fonctionnel depuis le 1er décembre. Notre nouveau siège a été inauguré à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le Sida, avec l'organisation de journées portes ouvertes (1, 2 et 3 décembre). Vous ciblez en priorité les adolescents, catégorie à risque… Effectivement, nos actions sont orientées vers les adolescents qui sont les plus exposés aux infections sexuelles. Un groupe de jeunes, nommés éducateurs pairs, est disponible du samedi jusqu'au jeudi au centre, complexe sportif de proximité (CSP), sis à Haï Sidi Djillali, pour les prendre en charge. Ils peuvent s'entretenir avec les encadreurs du club en toute confidentialité. Notre but est justement d'établir un lien de confiance et une atmosphère de confidentialité pour éliminer toute appréhension au sujet d'un phénomène qui demeure toujours tabou au sein de la société. Mais votre travail est-il exclusivement orienté vers cette catégorie de la population ? Pour le moment nous jugeons qu'il faut concentrer notre travail vers les jeunes, mais nous envisageons d'étendre notre champ d'action aux enfants en détresse, aux filles et aux femmes. Croyez-vous que le travail de dépistage, phase essentielle dans tout processus de lutte et de prévention, soit mené convenablement ? Le niveau de dépistage est trop bas. C'est un travail qui nécessite non seulement beaucoup de moyens mais aussi l'implication du mouvement associatif et un suivi rigoureux et continu. En toute franchise, les chiffres officiels concernant les cas de Sida enregistrés à Sidi Bel Abbès (184 cas) sont loin de refléter la réalité. A ce propos, il est toujours utile de rappeler que la lutte contre les infections sexuelles est une priorité absolue en matière de santé publique, d'où la nécessité d'une meilleure coordination entre les secteurs de la santé, de l'éducation, de la jeunesse et le mouvement associatif, afin de mieux cerner le phénomène.