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Carthago delenda est
Publié dans El Watan le 06 - 12 - 2007

« Et quelle paix semble se concevoir ! », s'était exclamé Paul Valéry dans son célèbre poème Le cimetière marin. Tourmenté comme tout véritable penseur, l'avenir de l'Europe, après la Première Guerre mondiale, ne lui laissait pas de répit.
Aujourd'hui, on peut déclarer à sa suite, et sans risque d'erreur, que le mot « paix » a trop été galvaudé des deux côtés de la Méditerranée. Les politiciens, voulant défendre l'indéfendable, prétendent que la situation a bien évolué au profit des peuples vivant sur le pourtour méditerranéen. Les esprits avertis, quant à eux, voient d'un œil suspect toutes les prétentions politiciennes. C'est que l'histoire se fait présente à tout bout de champ : on répète toujours la même litanie depuis que Caton l'Ancien (234-149 av. J.-C.) avait lancé son fameux Carthago delenda est (Quant à Carthage, il faut la détruire). Les vieilles puissances coloniales, en guise d'épouvantail, s'entêtent encore à montrer un visage hideux dès qu'il s'agit d'aborder les relations bilatérales ou multilatérales avec la rive sud de la Méditerranée. Les batailles de Lépante (1571) et de Navarin (1827) refont surface dans l'esprit des tenants de la chose politique. Le tout est relayé par les massacres perpétrés en Afrique du Nord à partir de 1830. On fait, ou plutôt, on voudrait faire de la politique, lit-on dans la presse, mais sans se débarrasser du vieil outillage, entendez l'attirail de guerre, celui qui serait, selon une définition devenue classique, le prolongement de toute bonne ou mauvaise politique. Certes oui, la Méditerranée n'est plus à enjamber aussi facilement qu'elle l'avait été durant les derniers siècles, mais certains politiciens de la rive nord l'entendent encore autrement. On débarque au Tchad, on veut mettre le Darfour en coupe réglée, on éjecte des Marocains d'un poste avancé sur leur propre rive, on triture l'ADN de ceux qui lorgneraient en direction du nord et ainsi de suite. N'est-ce-pas là Caton l'Ancien qui renaît de ses cendres de nos jours ? On prétend configurer un avenir de paix, mais, tout en ayant présent à l'esprit la prise de Constantinople en 1453 par les Ottomans et la reprise totale de l'Espagne par les rois catholiques en 1492. S'il est vrai que l'on ne peut pas se soustraire à l'emprise de l'histoire, on peut tout de même esquiver les écueils, contourner les difficultés. La Turquie a peut-être tort de vouloir adhérer à l'Europe, cette même Europe qui a fait d'elle un homme malade au début du XXe siècle. En littérature, nous l'avons vu en 2006, le Nobel a été décerné à Orhan Pamuk, pour des raisons politiciennes plutôt qu'à Yechar Kemal, le chantre de la Turquie profonde. C'est dire que les vieux démons ont la vie dure dès qu'il s'agit de racler le fond du tiroir. Pour ce qui est de l'Algérie, la France ne veut guère désarmer. Erreur que d'attendre d'elle un changement radical, celui qui lui ferait admettre sa défaite. Il va sans dire que pour notre pays, la meilleure réponse à l'entêtement de la vieille France a déjà été donnée, sur le terrain : sa propre victoire. En effet, il a été tout à la joie de renverser la vapeur en ce 5 juillet 1962. Pourquoi donc violenter le présent en l'accablant des lourdeurs du passé ? Ce n'est pas Rome l'impériale, encore moins la France de 1830, ou l'Espagne franquiste qui seraient en mesure de sauver la face de l'Europe. Une simple grève des camionneurs, cela a déjà eu lieu, dans les grandes villes du nord de la Méditerranée, est en mesure d'envenimer la vie de millions de gens. A-t-on songé alors à mettre l'Europe, toute l'Europe, sous contrôle international ?

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