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Le veto allemand
Publié dans El Watan le 08 - 12 - 2007


Le projet d'union méditerranéenne, un sujet dont il a beaucoup été question lors de la visite du président français à en Algérie la semaine dernière, risque fort bien de ne pas voir le jour. La remise en cause des ambitions de Nicolas Sarkozy n'est pas à mettre à l'actif des pays du Maghreb ou de la Turquie, cela bien que ceux-ci se soient montrés peu enthousiasmés par l'offre française depuis le début. Plutôt que d'adopter une attitude frontale, ces pays ont choisi - pour une raison ou pour une autre - de s'engager dans le projet tout conditionnant toutefois leur participation par la mise en avant de préalables. C'est le cas notamment de l'Algérie qui a, lors du séjour même de M. Sarkozy à Alger, qui a clairement fait savoir qu'elle n'acceptera pas que la construction de l'union méditerranéenne se fasse sur le dos des peuples Sahraouis et Palestiniens. Au-delà, les nations de la rive sud de la Méditerranée n'ont pas eu, dans leur majorité, le courage politique d'opposer un niet catégorique à la France, préférant à la place user et abuser comme toujours de la litote. Et c'est comme cela que des euphémismes du genre "le projet d'union méditerranéenne de Monsieur Sarkozy gagnerait si ses contours étaient mieux définis" ont été servi à la pelle à l'opinion. A l'inverse, l'opposion le plus franche au projet d'union méditerranéenne de Paris est venue du nord. De Berlin plus précisément. Le fait que l'Allemagne d'Angela Merkel ait décidé d'émettre son veto au projet de Nicolas Sarkozy n'est pas une surprise en soi. La réaction de Berlin était même très prévisible. De ce point de vue là, il parait évident que Mme Merkel a décidé de torpiller le projet de Nicolas Sarkozy pour les mêmes raisons qui ont conduit celui-ci à parler d'union méditerranéenne. D'ailleurs, ce n'est probablement pas un hasard d'ailleurs si, jeudi, elle menacé Paris de " monter " en solo un projet analogue avec les républiques de l'ex empire soviétique dans le cas où l'Elysée déciderait d'aller au bout de sa logique. En outre, la chancelière allemande n'a pas omis le danger que pouvait faire planer une telle construction (l'union méditerranéenne) sur l'Union européenne. Conséquence de la levée de boulier des Allemands : Il n'y aura tout bonnement plus d'union méditerranéenne. Le refus catégorique de Berlin - qui se trouve être, avec la France et l'Italie, l'une des principales locomotives de l'UE - d'entendre parler d'union méditerranéenne sera une pilule dure à avaler pour le nouveau président français. Surtout que celui-ci voulait faire du rétablissement de l'influence française dans le monde et particulièrement au Maghreb, un des axes prioritaire de sa politique étrangère. Et en ce sens, ce camouflet allemand devrait éventuellement amener M. Sarkozy à mieux saisir la complexité et la réalité des relations internationales. Une réalité, qui aujourd'hui, ainsi que le prouve le cas irakien, montre que les coups de force ne sont pas payants.

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