Le bras de fer entre Moussa Alili, un fonctionnaire au siège de la wilaya de Aïn Defla, et des locataires du quartier des 24 villas EPLF à Khemis Miliana, situé aux abords de la RN4, se corse de jour en jour en l'absence de dialogue entre les principaux protagonistes et devant l'impuissance des pouvoirs publics incapables de mettre à exécution leurs propres décisions. Pour rappel, l'affaire remonte à l'année 2004, date à laquelle ce citoyen a accaparé, selon nos interlocuteurs, un espace vert pour ériger une construction illicite. Aussitôt, les habitants de ce quartier où résident des cadres supérieurs avaient alors saisi les autorités locales à tous les niveaux. Cependant, nullement inquiété, le voisin récidive en s'appropriant un autre espace vert, ajouteront nos sources, documents à l'appui. Des actes ayant eu pour conséquence l'arrachage de plusieurs arbres datant de plus d'une vingtaine d'années et obligeant les enfants à s'éloigner des demeures familiales à la recherche d'aires de jeu, affirme l'un des voisins rencontré sur place. Par ailleurs, la pose récente d'un portail au niveau de la construction illicite a suscité un grand désarroi parmi les habitants protestataires, lesquels craignent d'autres dépassements tels que l'établissement de commerces, ce qui enlèverait, disent les résidents rencontrés, le caractère résidentiel de ce quartier et causerait d'énormes désagréments. « Si nous avons opté pour cette formule de logement, affirme une dame, c'est pour encourager l'Etat dans sa volonté de créer ces espaces d'habitat dignes de ce pays. » Quant à son voisin, il nous fera savoir qu'il pense entamer avec tous les membres de sa famille, en se mettant face à la RN4, une grève de la faim pour dénoncer l'injustice dont ils « se sentent tous victimes dans ce quartier ». Une situation, rappellent les contestataires, qui perdure en dépit de deux arrêtés de démolition signés l'un en 2004, l'autre en 2007 par Mustapha Rabah, P/APC reconduit à la tête de la municipalité. Par ailleurs, les correspondances adressées au wali sont restées lettre morte, sachant que le premier magistrat de la wilaya, architecte lui-même, a déclaré à plusieurs reprises son souci d'assainir le phénomène des constructions illicites. Frustration et impuissance ressenties par ces citoyens qui ne baissent pas les bras pour autant en adressant en désespoir de cause un SOS au ministre de l'Urbanisme et de l'Habitat lui demandant d'intervenir avant qu'il ne soit trop tard.