Dix bougies à souffler et bientôt, un album de musique algérienne sous forme symphonique. Lorchestre symphonique national a fêté hier son dixième anniversaire. On ignore s'il y a eu un gros gâteau à la crème et des bougies à souffler, mais on sait, par contre, qu'un riche programme d'activité est inscrit dans l'agenda des musiciens. L'objectif principal étant toujours la diffusion de la musique classique universelle sur l'ensemble du territoire national. En attendant de couvrir les 48 wilayas, l'orchestre, dans le cadre du programme de décentralisation de ses activités, a déjà sillonné 33 wilayas du pays. L'anniversaire est marqué par trois concerts à Alger, Oran et Tlemcen ces jours-ci. Les musiciens de l'orchestre sont accompagnés du pianiste Farid Ouali qui revient au pays après une absence de vingt années, ainsi que de musiciens égyptiens pour un programme musical puisé dans les anciens répertoires universels. Par ailleurs, un grand événement est attendu pour la fin du mois : un opéra chanté entièrement en langue arabe. La revalorisation du patrimoine musical algérien sous sa forme symphonique reste également l'un des objectifs de l'orchestre afin de donner une dimension universelle à la musique algérienne. Certains morceaux de cette musique, tirés du patrimoine et célèbre par leurs rythmes et leurs mélodies ont été habillés d'un tissu universel, avec des arrangements réalisés par des musiciens algériens. Une manière aussi de prouver, s'il le fallait encore, que notre musique peut être jouée par n'importe quel orchestre du monde. C'est du moins ce qu'a affirmé à l'APS le directeur de cette formation, M. Bouazzara. Ainsi, on retrouvera bientôt de grands titres de notre patrimoine, comme Bakhta et Billah Ya Hamami sous forme symphonique dans un album en préparation. Et s'il reste beaucoup à faire pour que cette musique soit plus connue chez nous et pour qu'elle ait enfin la place qu'elle mérite, le directeur artistique de l'orchestre, M. Amin Kouider, a souligné l'importance de la création d'une dynamique entre les institutions d'enseignement spécialisées —conservatoires, instituts…— avec l'orchestre. Il a également annoncé la prochaine naissance d'un orchestre symphonique pour les jeunes et de futurs concerts éducatifs pour les enfants dont l'objectif est de mettre en contact direct la musique classique et ses instruments avec les enfants. Composé d'une soixantaine de musiciens professionnels diplômés des grandes écoles et conservatoires algériens et étrangers, la direction actuelle de l'orchestre est assurée par le musicien Abdelkader Bouazzara, tandis que la direction artistique et est confiée au maestro Amine Kouider. Mais lors de sa formation, en 1992, et le début de ses activités musicales et artistiques, l'orchestre symphonique national a démarré sous la baguette du défunt Abdelwahab Salim. Directeur artistique de talent, il a composé de brillantes œuvres musicales, puisées de notre patrimoine culturel. Ses morceaux sont d'ailleurs souvent interprétés par l'orchestre lors de ses concerts.