La Chambre de commerce et d'industrie Beni Haroun tente de se mettre au diapason en s'assignant, à la faveur d'un président fraîchement élu, un plan d'action aussi pragmatique qu'exhaustif pour les quatre années à venir. La faisabilité d'un tel programme risque toutefois d'en pâtir, vu les énormes écueils qui jalonnent le parcours dudit projet. Dissociée depuis le 11 septembre dernier de l'ex-Chambre de commerce et de l'industrie (CCI) de Beni Haroun, qui coiffait les wilayas de Jijel et Mila, la désormais CCI Beni Haroun de Mila est plutôt " mal barrée ", dira son tout nouveau président, Abdenacer Benhacine, lors d'un point de presse organisé le 5 décembre au siège de l'institution, qui déclare, martelant : « La situation financière catastrophique de la Chambre, alourdie par le cumul des dettes antérieures, l'insuffisance du budget de fonctionnement, alloué par la tutelle et qui couvre à peine 20% des besoins réels, soit au mieux une subvention de 50 à 70 millions par année fiscale, et l'impossibilité de gérer sciemment l'institution dès lors que l'Assemblée se trouve réduite à la portion congrue tournant avec une composante de 12 membres, sont autant d'embûches qui compromettent toute perspective sérieuse d'évolution économique ». Le constat est alarmant, selon A. Benhacine, car, ajoutera-t-il : « A cette allure, nous allons tout droit vers l'implosion totale des activités de la Chambre, surtout que sur les 22 238 inscrits à la Chambre nationale du registre de commerce (CNRS), seuls 297 y sont adhérents au 1er décembre 2007, soit tout juste près de 1% d'adhésion ». A cette problématique se grève le spectre de l'éventualité du gel des visas par les services consulaires, synonyme, pour l'institution, d'asphyxie totale au plan financier, ainsi que l'absence des sponsors et la rareté des sources de financement, qui demeurent jusqu'ici assurées par les adhérents eux-mêmes. Soucieux du devenir et de la chute de la crédibilité de la Chambre auprès des opérateurs économiques par le fait de ce « marasme ambiant », les représentants de la CCI Beni Haroun lancent un appel pressant à l'administration de tutelle sur l'urgence d'un financement conséquent. Entre autres problèmes soulevés, A. Benhacine évoquera le déficit de succursales, lesquels se résument à la BDL et la BNA, et déplorera les réticences du Calpi qui, à force de lenteurs administratives récurrentes, « aurait découragé plusieurs investisseurs, les poussant à se rabattre sur d'autres wilayas ». La possibilité d'installation d'un poste de douanes dans la partie sud de la wilaya, la création, d'ici deux ou trois années, d'une banque de données à la CCI Beni Haroun, d'un site web, l'édition d'un bulletin trimestriel d'information, la conception d'un DVD sur les potentialités économiques de la wilaya, le lancement de journées d'information et de vulgarisation, l'organisation, sous les auspices de professionnels, de la foire du véhicule utilitaire, du salon des matériaux de construction, de la foire de l'agroalimentaire, la promotion du barrage Beni Haroun comme pôle attractif d'investissement, la mise en place du conseil des chambres de la wilaya (CCW), qui sera une force de proposition et d'un conseil des chambres de l'industrie (CCI) de l'Est, sont autant de défis et d'enjeux qui sous-tendent le programme d'action de la CCI de Mila.