Le complexe culturel Laâdi Flici (Etablissement Arts et culture) à Alger a abrité, vendredi dernier, une rencontre sur un des mouvements spirituels de l'Islam, à savoir, le soufisme. La rencontre a débuté avec la projection d'un film documentaire de 25 mn sur ce mouvement intitulé Soufisme, traditions et modernité. Un film qui s'est contenté de retracer l'histoire du soufisme. A suivi, un débat avec cheikh Khaled Bentounès, maître de la Tariqa aâlawya en Algérie. Ce dernier a répondu à plusieurs questions ayant trait, entre autres, aux pratiques du soufisme et aux rapport de l'Islam avec la démocratie. Pour cheikh Khaled Bentounès, la « sainteté » est « évoquée par le Coran. Cependant, le Livre sacré est clair sur la notion du Saint ». En effet, dans le texte révélé, « le Saint n'est pas un homme supérieur aux autres. C'est un homme doté d'humilité, de sagesse, de vertus et de connaissances qu'il doit transmettre aux autres » Néanmoins, relève le même intervenant, « il y a des pratiquants qui se disent soufis, alors qu'ils n'ont aucun rapport avec ce mouvement spirituel. Ils manipulent et exploitent les gens. Ce genre de manipulateurs, on les retrouve aussi dans d'autres mouvements spirituels. » Sachant que « nous vivons dans une situation où la religion est utilisée pour prendre le pouvoir et pour créer l'effet de masse. Or, nous avons besoin de sages qui nous enseignent l'Islam comme religion d'amour et de fraternité. Aussi, il est nécessaire de consacrer une culture spirituelle dans le monde musulman qui, aujourd'hui, va à contre courant de ses valeurs ». Ainsi, quand un musulman parle de « de l'Islam de tolérance, de fraternité, d'ouverture et d'universalité, il est confronté à l'hostilité d'une partie des musulmans ». Aujourd'hui, « nous sommes pauvres intérieurement. Et la pire pauvreté est spirituelle, culturelle, intellectuelle et identitaire. Quand on ne sait pas d'où on vient, on ne peut pas savoir où on va. L'homme doit mener en son intérieur une quête de la spiritualité libre de toute contrainte. Il s'agit d'une liberté intérieure. C'est ce que prône le soufisme qui demande aussi à l'homme d'être soi-même » Interrogé sur les questions relatives aux phénomènes des harraga et des kamikazes, auxquels est confrontée aujourd'hui l'Algérie, Bentounès indique qu'ils « traduisent l'échec de la société algérienne ».