Le collège de mésothérapie de Blida regroupant 200 mésothérapeutes activant à Blida, Médéa, Djelfa et Tipaza vise à promouvoir cette médecine à part entière et qui demeure toutefois encore méconnue chez nous et ce, malgré les innombrables bienfaits qu'elle procure aux patients. Cette pratique est définie comme étant un procédé thérapeutique consistant en injection d'un cocktail contenant des doses minimes de médicaments faites au moyen d'une aiguille très fine, le plus près possible du siège de la douleur ou de la maladie. Selon le docteur Hafidha Nechem Terkman, présidente du collège en question, la mésothérapie qui n'est ni médecine douce ni parallèle donne des résultats spectaculaires. Elle est, d'après elle, peu coûteuse et préconisée dans le traitement des fortes douleurs et de plusieurs maladies dont les allergies, les rhumatismes, l'arthrose, et l'hernie discale et ce, lorsque son indication se présente. « Toutefois, ses résultats ne sont pas miraculeux puisqu'ils sont basés sur des fondements purement scientifiques », insista notre interlocutrice. Introduite en Algérie depuis plus de 20 ans par le docteur Baba, lequel préside actuellement la Société nationale et internationale de mésothérapie, cette technique médicale exige tout d'abord un bon diagnostic avant de passer à l'acte. Déjà en 1987, un article de presse relatif à la pratique de cette technique en Algérie a été publié pour la première fois dans le quotidien Horizons où il était question surtout de ses nombreux bienfaits chez les sportifs. D'ailleurs, des sportifs algériens ou étrangers de renom ont eu recours à la mésothérapie pour augmenter leurs performances physiques lors des compétitions. Son innovation remonte à 1952 grâce à la découverte d'un docteur français appelé Pistor. Ce dernier avait un patient qui était cordonnier souffrant d'un problème d'audition. Afin de le soigner, il lui a injecté des médicaments par voie intraveineuse, ce qui avait permis à son patient de connaître une légère amélioration de son audition sans pour autant donner de remarquables résultats. En voulant tenter sa chance, il a décidé un jour de lui injecter le médicament autour de l'oreille, c'est-à-dire dans le lieu même concerné par « l'anomalie ». Cette imagination a créé un résultat spectaculaire en poussant même les villageois à dire que le docteur Pistor avait découvert un médicament guérissant les sourds. De là, cette technique n'a pas cessé de connaître son développement, en France tout d'abord, pour être généralisée, par la suite, dans les quatre coins du monde. « La mésothérapie est efficace et sans contre indication contrairement à ce qu'on dit lorsqu'il s'agit de patients hypertendus ou diabétiques. Elle ne présente pas les risques des corticoïdes à titre d'exemple qui causent des effets indésirables en provoquant même d'autres maladies à la longue. Franchement, on est vraiment réconfortés lorsqu'on voit un de nos patients qui souffrait atrocement de douleurs,soigné grâce à la mésothérapie », rétorqua Mme Necham en nous informant que des cessions de formation relatives à cette pratique médicale sont programmées au profit de plusieurs médecins par le collège de Blida. Par ailleurs, le recours à la mésothérapie se pratique différemment dans le monde et suivant les cultures de chaque pays. En Europe, elle connaît son essor surtout dans les centres antidouleur. Dans l'Amérique latine comme au Mexique et au Brésil, elle est surtout recommandée dans le traitement de la cellulite et les rides, puisqu'on donne énormément de l'importance à la beauté et à l'esthétique au niveau de ces deux pays. En Algérie, certains spécialistes la recommandent en pédiatrie, du moment que nous sommes dans un pays où la population est très jeune et que beaucoup de maladies sont propres à cette frange de la société, comme les angines répétées. Notons enfin que l'Algérie compte plusieurs collèges régionaux de mésothérapie, comme celui d'Alger, de Blida, d'Oran, de Batna, de Constantine, de Annaba, de Sétif, de Tlemcen et celui de Tizi Ouzou. Notre pays compte près de 2000 mésothérapeutes formés par la Société algérienne de la mésothérapie. Il est classé deuxième dans le monde après la France, laquelle compte 20 000 mésothérapeutes.